Quelles sont les conséquences d’une femme qui ne fait pas l’amour ?
Les périodes de jachère sexuelle ont plus de conséquences sur notre santé que l’on pourrait penser! – Les célibataires de longue date peuvent se sentir plus léthargiques et avec moins de vitalité. De plus, le manque de sexe fragilise le système immunitaire.
- La production d’immunoglobulines, qui aident à lutter contre les virus et les bactéries, est diminuée.
- Rhumes, grippes et infections ont donc une voie royale pour attaquer le corps qui est ainsi privé de sa principale ligne de défense.
- Autre effet du manque de sexe chez les femmes, les parois du vagin s’amincissent et la lubrification est réduite, notamment pour les femmes en ménopause.
Cela peut rendre les relations sexuelles plus douloureuses. Quant aux hommes, selon une étude de 2008 publiée par la revue American Journal of Medicine, l’abstinence peut entraîner des dysfonctions érectiles. : Abstinence sexuelle : quelles sont les conséquences sur la santé? | Sympatico
Quand une femme fait pas l’amour ?
Cause n°7 : Un trouble sexuel (anaphrodisie, anorgasmie.) – Un trouble sexuel peut également provoquer une perte de libido chez la femme. Parmi les troubles les plus courants, on retrouve l’anaphrodisie et l’anorgasmie. L’anaphrodisie se caractérise par une absence de désir sexuel,
Toutefois, pendant un rapport sexuel, les femmes touchées par l’anaphrodisie peuvent éprouver du plaisir et parvenir à l’orgasme. Elle intervient dans la perte de la libido lorsque celle-ci est secondaire, c’est-à-dire, lorsqu’elle succède une période de la vie où le désir était présent, puis s’en est allé.
Les femmes qui souffrent d’anorgasmie, elles, ne parviennent pas à atteindre l’orgasme lors de leurs rapports intimes. Elles peuvent, toutefois, ressentir du plaisir sexuel.
Quelle sont les raisons pour qu’une femme refuse de faire l’amour ?
Une femme sur deux refuse de faire l’amour en raison de son physique Finie l’excuse de la migraine. Selon une étude britannique réalisée sur 4.000 personnes, 52% des femmes refusent de faire l’amour avec leur partenaire, Parmi elles, 29% se sentent grosses et 23% mettent en avant leurs poignées d’amour pour refuser une partie de jambes en l’air.
De leur côté, 8% et 11% des hommes utilisent respectivement ces deux excuses. La fatigue, meilleure excuse Mais c’est la fatigue qui remporte la palme de l’excuse la plus utilisée pour éviter les galipettes. Elle est en effet utilisée par 72% des femmes, dépassant ainsi celle du poids et celle du stress, invoquée par 32% d’entre elles.13% des femmes interrogées déclarent également ne faire l’amour que dans le noir complet pour éviter que leurs partenaires ne les voient nues.
En outre, une femme sur dix refuse certaines positions sexuelles en raison de leurs complexes. Selon Catherine Hood, sexologue à l’université d’Oxford et citée par le Daily Mail, les résultats montrent à quel point la quête de perfection physique des femmes a des conséquences sur leur vie sexuelle.
Quand Arrête-t-on de faire l’amour ?
La sexualité des personnes âgées semble bien mystérieuse pour les adultes jeunes, à l’image des interrogations que suscite cette phase de la vie à laquelle nous sommes de plus en plus nombreux à avoir accès. Voici un petit débriefing pour que tombent à jamais les idées reçues les plus tenaces sur le sujet.1 – Après la ménopause, une femme a de moins en moins de désir Faux ! La ménopause ne signe pas la fin de la vie sexuelle d’une femme.
- Certes elle n’a plus de cycles menstruels, plus d’ovulations, et sa fertilité s’arrête.
- Si son désir peut changer, il persiste toute la vie.
- Si le désir d’une femme ménopausée diminue, c’est souvent qu’elle est en couple depuis très longtemps et que la routine a pu s’installer.
- Des études ont montré qu’une femme ménopausée rencontrant un nouveau partenaire éprouve autant de désir qu’une femme de 30 ans.2 – Les personnes âgées ne s’intéressent plus au sexe Faux ! Les émotions, les fantasmes, l’imaginaire érotique n’ont pas d’âge ; ils existent tout au fil de la vie et jusqu’à notre mort.
La sexualité est chevillée à la vie et tant que la vie est là, la sexualité aussi est présente.3 – Avec l’âge, dans les couples, la tendresse finit par remplacer la sexualité Faux ! La tendresse existe dans les couples à tout âge et elle est à la fois inscrite dans la sexualité, et complémentaire de la pulsion sexuelle.
Comme beaucoup de personnes ne parviennent pas imaginer la vie sexuelle de personnes très âgées, elles les imaginent tendrement main dans la main sans vouloir croire que la vie sexuelle existe après 70 ans.4 – En avançant en âge, n’est plus suffisamment désirable pour faire l’amour Faux ! Dans la sexualité, il est bien sûr important de se désirer mutuellement.
Or il est vrai qu’une personne qui vieillit et ne se sent plus désirable peut voir son désir sexuel se bloquer. Mais si elle prend soin d’elle et continue à aimer son corps et le plaisir qu’il peut lui apporter, si elle sait apprécier l’intimité des corps, le désir persiste à 80 ans et plus.
- Le problème, c’est que dans notre société où le jeunisme prédomine, il faut un sacré caractère pour avoir la conviction d’être désirable malgré un âge avancé.5 – En avançant en âge, on a de moins en moins de relations sexuelles.
- Pas tout à fait vrai.
- Il est vrai qu’à 50 ans pour les femmes et 55 ans pour les hommes, la fréquence des relations sexuelles diminue.
Elle passe en moyenne de 8 rapports sexuels par mois à 5 rapports sexuels par mois. Ce rythme se maintient au moins jusqu’à 69 ans qui est l’âge limite où les études s’arrêtent. Et il est probable que ce rythme continue bien plus tard, mais ce n’est pas étudié.6 – Un jour, la sexualité s’arrête avec l’avancée en âge Faux, l’arrêt des relations sexuelles est lié à des problèmes, pas à l’ âge,
- La sexualité ne s’arrête jamais puisque l’imaginaire érotique, les pensées sexuelles font partie de la sexualité,
- Quand les relations sexuelles s’arrêtent avec l’âge, c’est à cause de l’absence de partenaire, en particulier à cause des veuvages ou des séparations.
- Sinon, chez une personne en couple et en bonne santé, la sexualité active peut continuer toute la vie.
En clair, l’érection et la lubrification vaginale continuent à fonctionner. Et chez les couples qui s’entendent bien sexuellement, un trouble de l’érection important, une impuissance, n’empêchent pas de continuer une vie sexuelle active car la pénétration n’est pas la seule manière d’avoir un rapport sexuel.7 – L’évolution de la sexualité avec les années dépend du caractère Vrai.
- Une personne très narcissique (je suis la plus belle, le meilleur, je m’admire, je veux éblouir) ressentent souvent comme insupportables les modifications de leur corps liées au vieillissement.
- Elles ont donc davantage de difficultés à intégrer ces changements en conservant une vie sexuelle active.
- Elles accepteront mal les modifications sexuelles imposées par l’ âge,
De même, les personnes perfectionnistes cherchent l’efficacité et la performance. Si leur sexualité ne leur permet pas de rester à la hauteur de leur perfectionnisme, elles ont tendance à s’en désintéresser. D’autres personnes très anxieuses, dites évitantes, manquant d’estime de soi, vont très vite se sentir angoissées devant les changements de fonctionnement de leur corps sexuel.
Accepter les changements de fonctionnement sexuel liés à l’ âge chez elle et chez son ou sa partenaire. Continuer à se sentir désirable malgré les années qui s’accumulent. Ne pas chercher la performance, mais le plaisir mutuel partagé. Savoir vivre une sexualité active sans forcément une pénétration systématique, mais en développant toute une sensualité érotique.
Et puis, les personnes ayant eu toute leur vie une sexualité active présentent davantage de chances de continuer à avoir une vie sexuelle active à un âge très avancé, car la sexualité des personnes âgées est à l’image de ce qu’elle a été dans leur jeunesse. Source : e-santé Dr Catherine Solano, médecin sexologue
Quelle est la faiblesse de la femme ?
1 Depuis longtemps, je m’interroge sur les raisons qui peuvent expliquer le retard de l’éducation des filles au XIX e siècle, tant dans l’enseignement primaire que secondaire – même si, pour ce dernier, la propagande de la Troisième République a peut-être majoré le faible niveau de l’instruction dans les pensionnats privés qui se sont développés tout au long du siècle ,
- J’y voyais une influence forte de la pensée de Jean-Jacques Rousseau, dans l’ Émile, qui, on le sait, a développé une conception très restrictive de l’éducation des filles , puisque soutenir l’idée de l’égalité des sexes, c’est « se perdre en déclarations vaines » ,
- D’une part, la fille ne devait pas être éduquée pour elle-même mais pour l’homme, ce qui entraînait que le plus important était de lui apprendre la soumission et l’obéissance (elle devait être « gênée de bonne heure » (V, p.481)) ; et son instruction devait être limitée au maximum, car elle n’était pas « faite pour » la théorie mais pour la pratique et son ignorance était « aimable » au mari qui pourrait alors tout lui enseigner ,
Cette conception a fortement influencé la pensée du XIX e siècle et cette influence pourrait expliquer en grande partie le retard considérable de l’instruction des filles par rapport à celle des garçons ,2 Mais je pense qu’il ne faut pas négliger une autre influence importante : celle des médecins.
- Elsa Dorlin , en étudiant les nombreux traités de médecine de l’âge classique sur « les maladies des femmes », a montré qu’à cette époque, c’était la médecine qui avait « principalement fourni la définition dominante et normative de la différence sexuelle » (p.19).
- Se fondant sur les concepts hippocratiques d’humeur et de tempérament, les médecins définissent physiologiquement et uniformément les femmes dans leur « naturel » physique et moral comme essentiellement dominées par le flegme, humeur froide et humide, donc comme « flegmatiques ».
Or, le tempérament flegmatique, en général (c’est-à-dire chez les hommes, puisqu’ils sont toujours la norme), est plutôt le propre de la vieillesse, il se caractérise par « un corps mou et maladif, le visage blême et endormi, les cheveux fins et clairs ou blancs, il donne un caractère timoré, lâche et oublieux » (p.24).
- Chez les femmes, il détermine leur imperfection physique, leur faiblesse naturelle et « les exclut tendanciellement de la santé » (p.24).
- D’autre part, au Moyen Âge, « on assiste à une réinterprétation de la pathologie hippocratique par la religion chrétienne » : le tempérament froid et humide des femmes, avec son déséquilibre pathologique des humeurs, serait la conséquence du péché originel.
Comme l’écrit Elsa Dorlin, « Faire du tempérament flegmatique un tempérament typiquement féminin permet de figurer la différence sexuelle des corps en tant qu’elle justifie l’inégalité entre les hommes et les femmes » (p.24).3 Le XIX e siècle, siècle de la science et du positivisme, va poursuivre cette tradition d’une manière plus radicale encore en cherchant dans la médecine et la biologie le fondement de l’ordre social, dont un élément essentiel est cette inégalité entre les sexes.4 Je voudrais montrer comment, à l’aube du XIX e siècle, une philosophie a fait la synthèse entre les conceptions de Rousseau et celles des médecins de l’âge classique et a ainsi annoncé la mise en place de l’idéologie « sexiste » du XIX e siècle.
- Il s’agit de la philosophie que son chef de file, Destutt de Tracy, a lui-même dénommé « idéologie ».
- Or, dans cette école, l’un des membres les plus importants est précisément le médecin Cabanis.5 Qui sont ces « idéologues » ? Ils se situent précisément à la charnière du XVIII e et du XIX e siècle ,
On peut considérer leur philosophie comme une transition entre la conception morale et normative de la nature humaine propre à la pensée des Lumières et la conception biologisante et matérialiste de cette même nature. De tradition empiriste et matérialiste, ces hommes, à la fois philosophes et révolutionnaires, ont joué un rôle politique important : au nom des idéaux de 1789, ils condamnent le roi, mais refusent la Terreur ; Thermidoriens, ils soutiennent le premier consul, mais refusent le pouvoir personnel de Napoléon, devenu empereur, qui sanctionnera leur opposition en les marginalisant et en attribuant un sens péjoratif au terme « idéologie », qualifiant leur philosophie de « ténébreuse métaphysique ».6 Chez Destutt de Tracy, le terme « idéologie » désigne la science des idées, cette science nouvelle, héritière de l’empirisme de Locke et de Condillac, qui se proposait de comprendre l’origine des idées, c’est-à-dire les mécanismes par lesquelles celles-ci naissent dans le cerveau des hommes.
- En même temps, ils projettent de créer une « science de l’homme » et une « science sociale » sur le modèle des sciences de la nature pour guider ce bouleversement révolutionnaire de la société qu’ils sont en train de vivre et d’accompagner.
- C’est sous l’impulsion de cette école, dont Condorcet était proche, qu’est mise en œuvre en 1795 la première tentative d’organiser une « éducation nationale », afin de former les citoyens de la nouvelle société.
Leur ambition est de régénérer l’homme « par la diffusion institutionnelle et politiquement réglée du savoir » , Mais, pour eux, contrairement à Condorcet, cette instruction doit s’adresser aux hommes et non aux femmes, puisque celles-ci ont été exclues de la citoyenneté dans la nouvelle société ,7 Outre Destutt de Tracy, cette école comprenait l’abbé Sieyès, le moraliste Volney et le médecin Cabanis.
- C’est à l’œuvre de ce dernier que je vais m’intéresser ici.
- Son œuvre majeure, Rapports du physique et du moral de l’homme, a été d’abord lue à l’Institut national nouvellement créé, au cours de séances successives qui se sont déroulées en l’an IV et V (1795-1796) dans la classe des sciences morales et politiques, avant que celle-ci ne soit supprimée par Napoléon, devenu empereur.
Cabanis se propose de faire une « science des idées », en adoptant la méthode d’analyse de Condillac et en partant du principe que la sensibilité physique est la source de toutes les idées et des habitudes morales de l’homme.8 Mais le médecin Cabanis a aussi retenu de son maître Hippocrate l’idée d’une philosophie fondée sur la médecine positive et l’observation des phénomènes.
Pour lui, la science de l’homme en général, celle que les Allemands nomment anthropologie, ne se sépare pas des sciences naturelles : « La physiologie, l’analyse des idées et la morale ne sont que les trois branches d’une seule et même science, qui peut s’appeler, à juste titre, la science de l’homme ».
La Préface de son livre la présente comme de « simples recherches de physiologie », mais elle avertit qu’il y sera aussi question de « considérations morales », car pour lui l’étude des phénomènes physiques est l’unique moyen d’éclairer les questions morales, tout en écartant toute métaphysique, ainsi qu’une « foule de préjugés également ridicules et dangereux ».
Cabanis veut montrer « les rapports de l’étude physique de l’homme avec celle des procédés de son intelligence » et il se propose de mettre en rapport le « développement systématique de ses organes avec le développement analogue de ses sentiments et de ses passions » ,9 Ainsi Cabanis est convaincu que la sensibilité et l’organisation physiques sont la source de toutes les idées et de toutes les facultés intellectuelles et affectives : « ce mot, facultés de l’homme, n’est assurément que l’énoncé plus ou moins général des opérations produites par le jeu de ses organes » (Cinquième Mémoire, introduction, p.317).
Pour Cabanis, c’est le cerveau qui produit les idées : « Pour se faire une idée juste des opérations dont résulte la pensée, il faut considérer le cerveau comme un organe particulier destiné spécialement à la produire, de même que l’estomac et les intestins à opérer la digestion » (Deuxième Mémoire, § 7, p.195).10 Cabanis cependant critique la conception de Condillac qui limitait la sensibilité à la sensibilité externe, alors que pour lui les impressions d’origine interne venant de nos propres organes jouent aussi un rôle important.11 Enfin notre personnalité morale résulte aussi de notre organisation physique et des sensations que nous recevons : « c’est peu que la physique de l’homme fournisse les bases de la philosophie rationnelle ; il faut qu’elle fournisse encore celle de la morale : la saine raison ne peut les chercher ailleurs » (Deuxième Mémoire, § 6, p.156).
- Cabanis sait bien qu’il risque sur ce point d’heurter les « idées reçues », même celles des philosophes des Lumières qui, pour expliquer la diversité des mœurs et des morales, en appellent plutôt à des causalités historiques et sociales, la religion ou les coutumes ou la culture.
- Cabanis va repartir de cette thèse et opérer un renversement de ce système de causalité en faisant jouer la médiation de la notion de besoins : « Les lois de la morale découlent des rapports mutuels et nécessaires des hommes en société, ces rapports de leurs besoins.
Leurs besoins peuvent, même sans nous écarter des idées reçues, se diviser en deux classes ; en physiques et moraux. Il n’y a point de doute que les besoins physiques ne dépendent immédiatement de l’organisation : mais les besoins moraux n’en dépendent-ils pas également, quoique d’une manière moins directe, ou moins sensible ? ».
- La forme rhétorique de l’interrogation n’est là que pour convaincre plus sûrement ses collègues de l’Institut des sciences morales et politiques.
- Ainsi la « physique de l’homme » ou, comme il dit souvent, « l’organisation » « fournit les bases » des besoins, des idées, des capacités, des facultés, du jugement, de l’esprit, de la sensibilité, des penchants, du tempérament, des passions, des goûts, des habitudes, du caractère et finalement de la morale.12 Et si les individus diffèrent à tous ces points de vue, c’est qu’ils reçoivent de leur organisation des impressions diverses aussi bien internes qu’externes.
Cette diversité est individuelle mais elle est aussi gouvernée par des facteurs généraux : « Il est donc certain que la connaissance de l’organisation humaine et des modifications que le tempérament, l’âge, le sexe, le climat, les maladies, peuvent apporter dans les dispositions physiques, éclaircit singulièrement la formation des idées » et celle de la morale (Deuxième Mémoire, § 6, p.156).
Il s’agit donc bien d’une réduction de la psychologie et de la morale à la physiologie donc d’un biologisme.13 À titre d’illustration, nous prendrons le Cinquième Mémoire que Cabanis consacre à « l’influence du sexe sur le caractère des idées et des affections morales ».14 Comme beaucoup de philosophes qui écrivent sur le « sexe », Cabanis commence par affirmer qu’il veut « éviter l’imagination et la passion » et ne pas « s’écarter de la plus froide observation » : les faits, rien que les faits, en ne s’occupant que des effets que l’on peut constater et en écartant les causes qui nous sont inaccessibles et en particulier les causes finales qui n’expliquent rien : « l’empire des causes finales déjà si resserré par les précédentes découvertes, se resserrera chaque jour davantage, à mesure que les propriétés de la matière et l’enchaînement des phénomènes seront mieux connus » (p.296).
Il s’agit, comme Newton, de rechercher les faits, les effets observables, sans remonter aux causes premières qui sont inconnaissables, ni aux causes finales qui seront avantageusement remplacées par « les lois de l’organisation ». Cabanis, sur le modèle des physiciens et des chimistes, renvoie les causes finales à la scolastique et à la théologie chrétienne, associées à la superstition.15 L’introduction pose une loi des espèces vivantes en général, selon laquelle « les penchants et les habitudes propres à chacune tiennent, en grande partie, à la manière dont elle se propage » (p.373).
On s’attend donc à ce que ce chapitre sur l’influence du sexe sur l’organisation soit fortement centré sur la question de la reproduction. Mais du fait que « l’enfance de l’homme est la plus longue et sa puberté la plus tardive », l’influence des organes de la reproduction n’intervient pas avant la puberté.
Il en résulte que les enfants des deux sexes sont presque semblables et que les différences se marqueront seulement à partir de la puberté.16 Cependant ce ne sont pas seulement les organes de la génération qui « distinguent » les deux sexes, ce sont aussi les « différences de structure » anatomo-physiologiques.
Compte tenu de ses os du bassin, de la forme de ses cuisses et de ses genoux, la femme change plus de centre de gravité en marchant et donc a plus de difficultés à marcher : de là résultera que les femmes ne sont pas faites pour les grands déplacements mais pour une vie sédentaire. Mais curieusement, dans cette pensée du déterminisme physiologique, Cabanis affirme que ces différences ne viennent pas d’une « nécessité mécanique » dans le rapport entre le tout du corps et certaines de ses parties mais tiennent plutôt « au rôle qui leur est assigné » (p.375).
S’il marque ici son opposition aux théories médicales des iatromécaniciens, on est cependant surpris de voir le finalisme, récusé en principe, refaire son apparition sous la forme de cette notion de « rôle » assigné. Dès lors, on ne voit plus dans quel sens opère le rapport : de la structure physique au rôle social ou bien du rôle à la structure physique ? 17 Autres différences de structure : « les fibres de la femme sont plus molles, ses muscles moins vigoureux ».
La théorie des fibres qui vient de la médecine de Boerhaave et de Haller permet la mise en place d’un système d’oppositions : mollesse et faiblesse musculaire des femmes, fermeté et force des hommes, rondeur des formes féminines, source de beauté, caractère anguleux du squelette et du corps masculins, source de « vigueur ».18 Mais il faut attendre la puberté pour que ces différences s’affirment nettement.
Auparavant, durant l’enfance, les muscles et les squelettes sont semblables et les différences « restent confondues sous des apparences extérieures qui sont à peu près les mêmes ». Et il en va de même des « dispositions morales » ; on trouve la même « pétulance » chez les petites filles et les petits garçons, même si les petites filles donnent plus « d’attention aux petites choses » (p.276), sont plus « occupées de l’impression qu’elles font sur les personnes qui les entourent » (p.276), préfèrent jouer à la poupée, en lien avec « le rôle que la nature leur destine » et s’exercent déjà à « l’art de la conversation, par lequel elles doivent un jour exercer leur empire » (p.277).
- Les salons sont très présents ici.19 À la puberté, « la différence physique et morale des sexes » va devenir évidente, car elle est liée à « l’influence évidente » (p.277) des organes génitaux qui ne se développent qu’à ce moment-là.
- Cabanis affirme en effet l’influence réciproque du cerveau sur les différents organes et de ceux-ci, en particulier des organes génitaux, sur le cerveau, et décrit « les circonstances principales qui déterminent cet ébranlement général du système qu’on observe au moment de la puberté ».
La puberté est pour les deux sexes une « révolution », une crise qui va entraîner une « suite de déterminations particulières » qui vont imprimer « à l’un et l’autre sexe, les penchants et les habitudes propres à leur rôle respectif » (p.285). Les « humeurs » produites par les organes de la génération exercent une influence directe sur tout le système sanguin et « donnent alors au sang plus d’énergie et de vitalité », d’où « l’impétuosité des mouvements vitaux », « la flamme nouvelle dont brillent les regards et la physionomie » et enfin « les hémorragies ».20 Mais son influence ne s’arrête pas là.
- En effet ce sont l’utérus et les ovaires qui rendent « les fibres charnues plus faibles, et le tissu cellulaire plus abondant » (p.278) chez la femme.
- Or il en résulte chez elle « un dégoût d’instinct pour les violents exercices » qui attirent au contraire les jeunes hommes et, comme elles « ont besoin de peu de mouvement pour conserver leur santé », leur « organisation » indique leur genre de vie : les « occupations sédentaires » (p.278).
Et en même temps, par ce sentiment que la femme a de sa faiblesse, va « se développer en elle un nouveau système physique et moral » (p.279). Elle va manquer de confiance en elle, ne pas se trouver « en état d’exister par elle-même » et donc éprouver le besoin « de fortifier sa propre existence de celle des êtres environnants qu’elle juge les plus capables de la protéger » (p.278), les hommes bien sûr ; de là chez les femmes ce désir de plaire et cette coquetterie, qui va aussi déterminer « la tournure de leurs idées et le caractère de leurs passions » (p.280).
Cabanis reviendra plus loin à la puberté pour examiner les effets sur les deux sexes de la stimulation des glandes et du cerveau : chez le jeune homme, « un mélange d’audace et de timidité », chez la jeune fille, la « pudeur, qu’on peut regarder comme l’expression secrète des désirs » (§ X, p.300).21 La pathologie va servir ensuite de preuve a contrario de cette influence des organes génitaux sur le cerveau et sur les idées : « les formes et les habitudes des hommes mutilés se rapprochent de celles des femmes » et inversement les femmes chez qui l’utérus et les ovaires restent inertes « se rapprochent des formes et des habitudes de l’homme » (p.277).
Les femmes peuvent aussi souffrir de maladies caractéristiques nommées « chlorose ou pâles couleurs », à laquelle on peut porter remède en « stimulant directement » les organes de la génération. Si donc les « opérations de la nature » se trouvent contrariées à la puberté, se produit « une foule de désordres nerveux généraux » (§ XI, p.301).22 La puberté a aussi un effet sur l’intelligence ; elle provoque aussi bien chez les unes que chez les autres « une révolution complète dans les habitudes de l’intelligence » : dans les deux sexes, « une explosion de talents de plusieurs genres » ; en particulier chez les filles : « J’ai vu nombre de fois, la plus grande fécondité d’idées, la plus brillante imagination, une aptitude singulière à tous les arts, se développer tout à coup chez les filles de cet âge, mais s’éteindre bientôt par degrés, et faire place, au bout de quelque temps, à la médiocrité d’esprit la plus absolue ».
Mais il n’est pas besoin de chercher très loin la cause de cette extinction subite puisqu’il s’agit d’une « chute climatérique de la sensibilité ». On trouve chez les jeunes garçons des effets analogues, mais ce n’est plus une loi générale. La puberté est aussi le temps de la folie sur laquelle « l’influence des liqueurs séminales » se fait sentir aussi.
Pour les femmes, chaque période des règles et de grossesse correspond à une période de crise, « d’orgasme nerveux » et d’exaltation de la sensibilité.23 Une fois défini « l’état physique particulier propre à cette époque » de la puberté, il s’agit d’examiner « l’état moral » (§ VII, p.290).
- Cabanis énonce une première différence entre les sexes « déterminée directement par l’organisation ».
- Se référant à Rousseau, il affirme : « l’homme doit attaquer la femme ; la femme doit se défendre » (p.290) et la femme « doit céder à propos à la violence de l’agresseur, après l’avoir adouci par le caractère même de la résistance » (p.191).
C’est elle qui doit « savoir trouver la sage et douce direction de leurs plaisirs mutuels », ce qui lui permettra de gagner « un appui, un défenseur » (p.191). On se souvient en effet que la femme est faible et qu’elle a besoin d’être protégée (par l’homme).
Cabanis énonce en effet aussitôt « la loi de la nature », avec toute l’équivoque ici du mot loi (loi biologique ou loi morale ?) : « Il faut que l’homme soit fort, audacieux, entreprenant ; que la femme soit faible, timide, dissimulée » (p.191).24 Car la faiblesse entre « dans le système de son existence, comme élément essentiel de ses relations avec l’homme », étant un élément de séduction : « on n’aime point qu’elle soit si forte », affirme Cabanis (p.292).
Ainsi non seulement la femme est faible par nature, mais elle se doit au moins de paraître faible si elle veut séduire l’homme. Car, au fond, ce qui séduit l’homme, c’est sa docilité, sa soumission : « la femme doit agir sur l’homme, par la séduction de ses manières et par l’observation continuelle de tout ce qui peut flatter son cœur, ou captiver son imagination.
- Il faut pour cela qu’elle sache se plier à ses goûts, céder sans contrainte, même aux caprices du moment, et saisir les intervalles où quelques observations jetées, comme au hasard, peuvent se faire jour » (§ VIII, p.293).
- On voit que la gestion du couple amoureux est une tâche subtile et complexe qui incombe entièrement à la femme, à cause de sa faiblesse, ce dont la force (et la domination) de l’homme le dispense.25 D’autre part, comme, selon Cabanis, « la faiblesse musculaire est liée dans l’ordre naturel avec une plus grande sensibilité nerveuse, avec des impressions plus vives et plus mobiles » (p.192), la femme pourra supporter plus aisément les souffrances dues aux nombreux « accidents et incommodités » auxquels elle se trouve « assujettie » par la nature,
Ici Cabanis retrouve un thème commun à tous les médecins de l’âge classique : la femme est sujette aux maladies, bien plus elle est par essence malade ,26 De cette première différence, affirme Cabanis, « naît celle de leurs penchants et de leurs habitudes » (p.291).
Le premier besoin de « l’animal » étant celui « d’exercer ses facultés, de les développer, de les étendre », l’homme a besoin de développer sa force, de la confirmer par des actes. « La vie sédentaire l’importune : il s’élance au-dehors ; il brave les injures de l’air » (p.291). Il préfère les travaux pénibles, « son courage affronte les périls ».
La nature et les êtres qui l’entourent ne l’intéressent que « sous les rapports de la puissance qu’il peut exercer sur eux » (p.291). Avec leur caractère et leur énergie qui « ajoute singulièrement à la puissance de la raison », les hommes agissent sur la nature et les autres êtres animés par la force ou par l’ascendant de leur intelligence, par leur raison sévère et forte ; ils ont donc des capacités pour les soins extérieurs, les affaires publiques, « le choc tumultueux des grandes assemblées d’hommes », les emplois politiques ou civils.27 Quant à la femme, sa faiblesse « naturelle » la pousse à « rester dans l’intérieur de la maison, ou de la hutte ».
- Faiblesse physique et faiblesse morale se rejoignent pour produire son incapacité à « supporter les fatigues, affronter les hasards ».
- C’est pourquoi elle « a dû laisser aux hommes les soins extérieurs et les emplois politiques ou civils : elle s’est réservé les soins intérieurs de la famille et ce doux empire domestique par lequel seul elle devient tout à la fois respectable et touchante ».
Ainsi la femme est déterminée par la loi de nature, mais en même temps c’est elle qui a « laissé » la vie publique aux hommes et « s’est réservé » la vie privée, ce ne sont pas les hommes qui l’y ont contrainte, c’est elle seule qui a fait ce choix. On retrouve cette pseudo-théorie du consentement caractéristique des théories du droit naturel, par laquelle est déniée la domination masculine.
Et ce serait seulement « la tyrannie et les préjugés des hommes » qui pourraient la forcer à « sortir de sa nature » et de sa maison. Étrange renversement qui voit la tyrannie des hommes là où elle n’est pas et la nie là où elle est : dans la domination qu’ils imposent aux femmes en les reléguant dans la vie privée.
Mais l’important est que ce soit toujours eux qui parlent et qui décident de leur nature et du lieu où elles se trouvent « à leur place ».28 En fait cette faiblesse est surtout « nécessaire ou du moins très utile » pour leur fonction dans la reproduction et dans l’élevage des jeunes enfants.
- Cette question va être l’objet du paragraphe suivant portant sur la « sensibilité ».
- Dans la manière de sentir des hommes et des femmes, il y a « un grand nombre de choses communes ; celles-là se rapportent à la nature humaine générale : mais il y en a plusieurs essentiellement différentes ; et ce sont ces dernières qui tiennent à la nature particulière des sexes » (§ IX, p.296).
Ce qui « convient au rôle de l’homme », c’est « une sensibilité qui retient profondément les impressions des objets et d’où résultent des déterminations durables » ; en revanche, au rôle de la femme convient « une sensibilité plus légère, qui permet aux impressions de se succéder rapidement, qui laisse presque toujours prédominer la dernière ».
- Ici l’exposé se fait solennel : « Changez cet ordre et le monde moral n’est plus le même ».
- Cette forme de sensibilité s’accorde en effet miraculeusement au « rôle » de la femme dans la gestation et surtout aux « soins si continuels et si délicats » qu’il faut prodiguer au nourrisson.
- « Sera-ce le père qui voudra s’assujettir à cette vigilance de tous les moments ? », demande Cabanis.
On sait la réponse. Ce ne peut pas être lui qui « s’assujettit » : sa sensibilité est providentiellement inadéquate, il serait trop lent à réagir, trop brusque, il ne saurait pas les nourrir, il risquerait en les portant de penser à autre chose et de les laisser tomber ! Les femmes, elles, ont précisément toutes les qualités et surtout la sensibilité nécessaires, où l’on trouve la cause du « développement spontané, ou plutôt l’explosion de l’amour maternel, le plus fort de tous les sentiments de la nature, la plus admirable de toutes les inspirations de l’instinct » (§ VIII, p.295).
Même s’il est question de « cause », le ton ne laisse pas de se faire lyrique quand il s’agit de célébrer l’amour maternel qui approprie les femmes à leur « rôle » et en dispense si opportunément les hommes.29 Après l’organisation physique et la sensibilité, il reste à examiner « la tournure des idées » et les passions de l’homme et de la femme.
Quant aux idées, la femme ayant d’autres buts, d’autres plans et d’autres intérêts que l’homme, elle ne juge pas des choses comme lui. En particulier, « elle est effrayée de ces travaux de l’esprit qui ne peuvent s’exécuter sans des méditations longues et profondes ».
- D’où un nouveau système dichotomique : la femme est du côté du tact, de la vivacité de conception, de l’imagination, quand l’homme est du côté de la science, de la force intellectuelle et du raisonnement.
- Ce que la femme « doit se réserver », c’est « cette partie de la philosophie morale, qui porte directement sur l’observation du cœur humain et de la société ».
Observant sans cesse les hommes et les femmes, ses rivales, elle y gagne en effet « une espèce d’instinct », une « sagacité » que le philosophe ne peut égaler. Mais, si elles prétendent acquérir la science, elles n’en acquièrent le plus souvent « que la pédanterie et les ridicules.
- En général les femmes savantes ne savent rien au fond : elles brouillent et confondent tous les objets, toutes les idées » (§ IX, p.298).
- Car la faiblesse des femmes n’est pas seulement physique, elle est aussi intellectuelle : « Incapables de fixer assez longtemps leur attention sur une seule chose, elles ne peuvent éprouver les vives et profondes jouissances d’une méditation forte ; elles en sont même incapables » (§ IX, p.298).
Et d’ailleurs, « elles sentent bien que ces objets ne sont pas faits pour elles, du moment qu’ils exigent de grandes méditations » (p.192). Point n’est besoin que les hommes manifestent leur tyrannie en énonçant un interdit, il suffit qu’ils laissent les femmes se persuader de leur incapacité.
Mais si malgré tout elles voulaient « étonner par des tours de force », on ne se fera pas faute de leur rappeler leur incapacité.30 Cabanis met en parallèle la faiblesse des muscles de la femme, qui lui « défend » de « descendre dans le gymnase » et sa faiblesse intellectuelle : « les qualités de son esprit et le rôle qu’elle doit jouer dans la vie lui défendent plus impérieusement encore, peut-être, de se donner en spectacle dans le lycée ou dans le portique ».
Le lycée ou le portique renvoient à l’exercice de la philosophie (aristotélicienne ou stoïcienne). Mais ici, le sens de l’interdit est moins clair que pour le sport. Qu’est-ce qui est interdit ? Est-ce de faire de la philosophie ou, en publiant des livres, d’accéder au public et de « se donner en spectacle » et de devenir une femme, voire une fille « publique », en vertu de cette alternative de l’idéologie bourgeoise : la mère ou la putain ? 31 C’est pourquoi on n’hésitera pas, pour écarter les femmes des sciences et des savoirs, à jouer de l’intimidation.
- On leur rappellera les risques encourus : « presque tout leur charme s’évanouit ».
- Même celles « qui peuvent obtenir quelques succès véritables » deviendront des « êtres incertains qui ne sont à proprement parler d’aucun sexe », elles ne pourront donc séduire, trouver à se marier ; elles feront le malheur de leur entourage qui dépend d’elles et qu’elles sont censées servir : elles ne sauront ni soigner leurs parents âgés, ni répandre des « douceurs » sur la vie d’un mari ni s’occuper de leurs enfants et de leur ménage.
Cabanis rejoint Rousseau, lorsque celui-ci affirme, dans l’ Émile : « Toute l’éducation des femmes doit être relative aux hommes. Leur plaire, leur être utile, se faire aimer et honorer d’eux, les élever jeunes, les soigner grands, les conseiller, les consoler, leur rendre la vie agréable et douce.
- Voilà les devoirs des femmes de tous les temps et ce qu’on doit leur apprendre dès leur enfance » (§ V, p.475).
- Mais il a un argument encore plus décisif pour dissuader les femmes : « tous ces rapports si délicats, qui font le charme et qui assurent le bonheur de la femme n’existent plus alors : en voulant étendre son empire, elle le détruit » (§ IX, p.298).
C’est la stratégie la plus rusée de la domination masculine : on ne rappelle pas seulement aux femmes qu’elles feront le malheur des autres – ce dont elles pourraient ne pas avoir cure – on les menace de faire leur sien propre – dont on peut être sûr qu’elles se soucient.32 Et finalement, ce n’est pas seulement la science et la philosophie qui leur sont interdites mais tous les emplois publics, avec toujours la même intimidation : celles qui les embrasseraient échoueraient à séduire les hommes, car ils n’auraient « pas grand plaisir » à les voir tenir des armes, prêcher en chaire ou faire un discours à la tribune de l’assemblée (p.299).
Ici on entend l’écho de tout ce que les femmes ont prétendu accomplir dans les premiers temps de la Révolution et tout ce que les hommes se sont empressés de leur interdire pour rétablir un ordre social des sexes qui perpétue leur pouvoir.33 Dès lors, ne peut-on pas penser que la véritable raison de cette « défense impérieuse » d’accéder aux sciences et aux emplois publics est la crainte de voir les femmes pénétrer sur ces territoires dont les hommes entendent se réserver le monopole et entrer en concurrence avec eux ? S’il arrive en effet que les femmes accèdent à l’esprit, il faudra s’assurer que c’est seulement dans des circonstances exceptionnelles, ces désordres nerveux auxquels elles sont si souvent sujettes : « rien n’est moins rare que de les voir acquérir, dans leurs accès de vapeur, une pénétration, un esprit, une élévation d’idées, une éloquence qu’elles n’avaient pas naturellement ; et ces avantages, qui ne sont alors que maladifs, disparaissent quand la santé revient ».
En somme, chez les femmes, l’esprit, l’intelligence ou l’éloquence sont associées soit à la crise de la puberté soit à la maladie ; la santé serait-elle donc la médiocrité d’esprit, la bêtise et le mutisme ? Rien ne fait mieux transparaître le lien entre ces troubles nerveux et la domination subie par les femmes.34 C’est alors que Jean-Jacques Rousseau est convoqué, lui qui, dans l’ Émile, « chef-d’œuvre de philosophie et de raison », a parlé des femmes dans « le livre tout entier de Sophie » et qui a « le mieux démêlé leurs penchants naturels et connu leur véritable destination » (§ IX, p.299).
Avec Pierre Roussel, et son Système physique et moral de la femme, ces deux auteurs ont su « déterminer la véritable place que la femme doit occuper dans le monde, et l’emploi de ses facultés le plus propre à faire son bonheur et celui de l’homme ». Quand la valeur centrale du XVIII e siècle, le bonheur, est invoquée, Il n’y a rien à ajouter.
On ne se demande pas si le bonheur de l’homme et celui de la femme, tel qu’il est décrété par l’homme, sont si harmonieusement compatibles.35 Pourtant Cabanis sait bien que « quelques philosophes » ne donnent pas la même explication que lui de la faiblesse intellectuelle des femmes : dans l’esprit de la philosophie des Lumières qui cherche à expliquer les différences par des causalités humaines et sociales, et par l’éducation, ils ont « regardé leur faiblesse physique elle-même comme le produit du genre de vie que la société leur impose, et leur infériorité dans les sciences, ou dans la philosophie abstraite, comme dépendante uniquement de leur mauvaise éducation » (§ IX, p.299).
- Mais ces philosophes, répond Cabanis, n’ont pu invoquer à l’appui de leur thèse que « quelques faits rares », des « femmes extraordinaires », des exceptions.
- On peut certes modifier une femme « par des habitudes contraires à ses dispositions originelles », mais alors on « violente son instinct ».
- Et il s’agit avant tout de savoir « ce qui convient mieux » aux femmes, ce qui leur est « le plus naturel », si, quand on laisse faire la nature, « elle ne devient pas telle que nous disons qu’elle doit être » – merveilleuse coïncidence qui fait de la nature l’agent d’un idéal et d’un diktat qui sont précisément ce qui est supposé convenir aux femmes mais qui convient surtout aux hommes, ce « nous » qui énonce souverainement à leur place ce que les femmes doivent être.36 Dans le Mémoire suivant consacré précisément aux tempéraments et à leur « influence sur les idées et les affections morales », Cabanis, lorsqu’il reprend la description du tempérament « pituiteux ou flegmatique », ne distingue pas les sexes, mais la description qu’il en donne rappelle celle qu’il a donnée des femmes dans le Mémoire précédent et qui est classiquement fournie par la médecine classique : fibres molles, manque d’énergie des organes génitaux et du foie, lenteur de la circulation des « fluides vitaux », abondance excessive des sucs muqueux, engorgement des vaisseaux et des organes, faible production de chaleur, faible activité du système nerveux, sensibilité nerveuse émoussée, force totale des muscles engourdie ; donc pour les « habitudes », mouvements faibles et lents, tendance vers le repos, bien-être doux et tranquille, vie médiocre et bornée : « le pituiteux sent, pense, agit lentement et peu » (VI, § VIII, p.343).37 On voit donc que cette conception médicale et matérialiste des sexes repose sur des dichotomies qui opposent hommes et femmes terme à terme : fermeté / mollesse, force / faiblesse, vigueur / lenteur, rigidité / souplesse, activité / passivité, vivacité / lenteur, profondeur / superficialité, angles / rondeurs, mouvement / sédentarité, hardiesse / crainte, courage / timidité, attaque / défense, confiance en soi / défiance, rudesse / douceur, activité / repos, puissance / impuissance, extérieur / intérieur, énergie / mollesse, caractère / soumission, protecteur / protégée, vie publique / vie privée, droiture / ruse, indépendance / dépendance, raison / instinct, attention soutenue / labile, persévérance / légèreté, profondeur / finesse, intelligence / faiblesse de l’intelligence, savant / pédante, science / tact, philosophie / observation du cœur humain, méditation forte / notions partielles.38 Tout ce système dichotomique, supposé fondé sur la physiologie, permet de « fonder en nature la différence hiérarchique entre hommes et femmes » ,
Le rapport de pouvoir entre les hommes et les femmes est ainsi théorisé de telle sorte qu’il est naturalisé et inscrit « au plus profond de la chair des corps » , En ce sens, Cabanis s’inscrit dans la tradition de la médecine classique, qui comprend la répartition inégalitaire et hiérarchique des fonctions civiles et des savoirs entre les hommes et les femmes comme un donné de la nature.39 Mais on pourrait dire aussi que, de par son empirisme matérialiste, il amorce l’inflexion radicale que cette invocation des théories médicales et de la biologie va imprimer durant le XIX e siècle aux théories de la philosophie des Lumières.40 La philosophie des Lumières, en effet, invoquait comme fondement une certaine conception de la « nature humaine », et de la même façon la nature féminine (et non plus le mythe d’Adam et Ève) comme légitimation de l’éducation qu’il préconisait pour les femmes en fonction de la place qu’il leur assignait dans la société.
Il s’agissait d’affirmer le caractère humain et non plus transcendant de l’organisation sociale, des institutions et des valeurs et de substituer au christianisme, qui avait servi jusque-là de langage commun au plan des idées et de mode de légitimation du pouvoir, des institutions et des valeurs, un nouveau mode de légitimation des rapports de pouvoir et des valeurs : par la nature.
C’est en s’inspirant de ces théories du droit naturel que la Révolution française va réaliser une rupture brutale de l’organisation sociale et politique : au fondement de l’ordre social et politique non plus Dieu mais la nature humaine, comme expression de l’idéal moral humaniste et universaliste de l’individu comme sujet des droits de l’homme, la souveraineté du peuple comme légitimation du pouvoir politique à la place de l’absolutisme de droit divin, la liberté à la place de l’autorité, l’égalité des droits et la fraternité à la place de la société des ordres.41 Toutefois les droits de l’homme se sont arrêtés au seuil de la transformation des rapports de pouvoir entre hommes et femmes, comme si la suppression des ordres impliquait, pour l’organisation de l’ordre social, le maintien et la création d’autres hiérarchies, en particulier la domination universelle des hommes sur les femmes.42 Or, pour la fondation de ces hiérarchies, le XIX e siècle va opérer une révolution théorique majeure, par rapport à la conception de la nature humaine, telle que la philosophie des Lumières l’avait définie.43 Dans son livre L’idéologie raciste, Colette Guillaumin montre que le XIX e siècle, siècle de la science et du positivisme, tout en continuant à invoquer la nature comme fondement de l’ordre social, va en transformer radicalement le sens en assimilant la nature à la biologie.
Tout un courant idéologique du XIX e siècle va supposer que le social s’explique par le biologique et que le déterminisme biologique est la clé de la société et de l’histoire.44 En conséquence, des coupures radicales vont être introduites à l’intérieur de l’humain. La distinction entre groupes sociaux, radicalisée, va devenir une différence de nature.
L’humanité sera divisée en essences figées, fermées sur elles-mêmes. De nombreuses catégories vont ainsi être revêtues d’une forme, d’une marque biologique utilisée comme signe de la catégorisation, et, à partir de là, considérées comme autres, « altérisées ».
- Il devient ainsi impossible de passer d’une catégorie à l’autre.
- Toute différence devient une différence essentielle, inamovible, irréversible, elle est érigée en absolu.45 Si la première catégorie ainsi altérisée sera la race (les peuples non européens), source du racisme et légitimation des politiques colonialistes, bien d’autres catégories sont ainsi « biologisées » et « altérisées » : les aliénés (aliénation référée à la constitution, à l’arriération) ; les criminels (de naissance) ; les homosexuels (l’hérédité) ; les ouvriers (voir les thèses d’Alexis Carrel) ; les enfants, les jeunes, les vieux ; et enfin les femmes.
Le sexe, qui était déjà depuis longtemps objet de naturalisation de la part des médecins, comme on l’a vu , va être inclus dans cette biologisation et devenir source d’une nouvelle idéologie sexiste.46 Ce que le sexe aura ainsi en commun avec tous ces groupes constitués comme « autres » au nom d’un signe biologique irréversible, c’est bien, selon Colette Guillaumin , leur statut dans la distribution du pouvoir.
Autrement dit, c’est leur situation commune d’oppression dans leur rapport à la société dominante (la société des hommes blancs adultes bourgeois) qui détermine leurs caractéristiques biologiques et leur altérité.47 Cette croyance au lien entre le physique et le social qui fonde l’altérité radicale de l’autre sur des caractéristiques inhérentes au corps, c’est la perception que le dominant a du dominé : le colonisateur du colonisé, le bourgeois de l’ouvrier, l’adulte du jeune, le normal de l’aliéné, l’hétérosexuel de l’homosexuel et l’homme de la femme.48 Cet usage idéologique de la biologie se fait sur le fond de transformations capitales dans la société du XIX e siècle et sur fond de rapports de domination : les guerres et les conquêtes coloniales ; l’industrialisation capitaliste et la lutte des classes ; la domination des hommes sur les femmes comme si celle-ci devait remplacer, au XIX e siècle, après la Révolution française et l’abolition des privilèges, la domination de la noblesse et du clergé sur le Tiers État, conjuration des tentatives faites par les femmes de conquérir l’égalité des sexes et une place de citoyennes à part entière dans la nouvelle société.
D’ailleurs durant tout le XIX e siècle cette domination sexiste s’accompagnera d’une montée de la résistance des femmes et des mouvements féministes.49 D’où vient que la nature humaine, idéal moral humaniste du XVIII e siècle, se transforme au XIX e siècle en nature biologique, source d’un déterminisme implacable ? Colette Guillaumin fait l’hypothèse qu’il s’agit précisément de résoudre la contradiction entre une idéologie de la liberté, de l’égalité et du bonheur héritée de la pensée des Lumières et de la Révolution française et les processus d’oppression, d’exploitation et d’aliénation qui se mettent en place au XIX e siècle.
- S’il y a des opprimés, des exploités, des aliénés, cela tient à la biologie.
- C’est la nature qui fait qu’il y a des dominants et des dominés, les dominants n’y sont pour rien, ils n’en sont pas responsables.
- Leur domination est soit occultée soit légitimée.50 Et, si l’on croit fermement à une infériorité physique et intellectuelle de ces groupes minorisés qui serait « naturelle », au sens biologique du terme, « elle ne peut pas être injuste, puisque l’on n’y peut rien, et, comme d’autre part, elle est définitive et irréversible il est inutile de chercher à y remédier par des transformations sociales ou des politiques éducatives ».51 En même temps, ces catégories vues comme radicalement autres, coupées de l’humanité normale ou véritable, suscitent un sentiment de danger, de crainte que confirment et accentuent les résistances des peuples colonisés, les nombreuses insurrections ouvrières (classe ouvrière, classe dangereuse), mais aussi les mouvements féministes qui ont accompagné la montée des mouvements socialistes durant le XIX e siècle.
Ces craintes expliquent la domination et justifient l’oppression.52 C’est pourquoi il n’est pas envisageable d’instruire ces catégories altérisées, car ce serait leur donner des armes pour lutter contre le pouvoir des dominants. D’où d’incessantes polémiques au XIX e siècle sur la question de savoir s’il faut instruire le peuple, les femmes et tous ces « autres » sur lesquels il faut avant tout asseoir un pouvoir ferme.
Et à l’inverse les luttes des mouvements socialistes et féministes, pour revendiquer une instruction envisagée comme source de désaliénation et de libération.53 C’est ainsi que la plupart des membres de ces groupes minorisés, et particulièrement les femmes, se persuaderont de leur infériorité intellectuelle et s’y résigneront.
Et c’est en vain qu’une minorité de femmes, dans les divers mouvements féministes qui se déploieront dès la Révolution française et tout au long du XIX e siècle, affirmeront le principe de l’égalité des sexes et revendiqueront justement leur développement intellectuel par l’instruction.
R. Rogers, Les bourgeoises au pensionnat : l’éducation féminine au XIX e siècle, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2007. E. de Fontenay, « Par Émile et pour Émile : Sophie ou l’invention du ménage », Les Temps modernes, n° 358, mai 1976, p.1774-1795. J.-J. Rousseau, Émile ou de l’éducation, Paris, Garnier-Flammarion, 1966, Livre V, p.471. C. Habib, « La part des femmes dans l’ Émile », Esprit, août-septembre 1987, p.7-22. N. Mosconi, Femmes et savoir. La société, l’école et la division sexuelle des savoirs, Paris, L’Harmattan (Savoir et formation), 1994. Voir aussi, du même auteur : « La « femme savante », figure de l’idéologie sexiste dans l’histoire de l’éducation », Revue française de pédagogie, n° 93, octobre-novembre-décembre 1990, p.32-35 ; « Division sexuelle des savoirs et constitution du rapport au savoir », in De l’égalité des sexes, M. de Manassein (éd.), Paris, CNDP, 1995, p.203-218 ; « La mixité scolaire : enjeux sociaux et éthico-politiques », Le Télémaque, n° 16, novembre 1999, p.25-43 ; « Le sexe du rapport au savoir », Australian Journal of French Studies, vol. XL, n° 3, 2003, p.316-341 ; « Les femmes et les disciplines instituées », in Intellectuelles. Du genre en histoire des intellectuels, N. Racine, M. Trebitsch (dir.), Paris, Complexe, 2004, p.211-226. E. Dorlin, La matrice de la race. Généalogie sexuelle et coloniale de la nation française, Paris, La Découverte, 2006. Voir L. Clauzade, L’idéologie ou la révolution de l’analyse, Paris, Gallimard, 1998, ainsi que G. Canguilhem, Idéologie et rationalité dans l’histoire des sciences de la vie, Paris, Vrin, 1977, et M. Perrot, Les femmes ou les silences de l’histoire, Paris, Flammarion, 1998. N. Capdevila, Le concept d’idéologie, Paris, PUF (Pratiques théoriques), 2004. G. Fraisse, La raison des femmes, Paris, Plon, 1992, p.49 sq, En ligne G. Cabanis, Rapports du physique et du moral de l’homme, in Œuvres philosophiques de Cabanis, C. Lehec, J. Cazeneuve (éd.), Paris, PUF, 1956, Premier Mémoire, Introduction, p.126. E. Dorlin, La matrice de la race E. Dorlin, La matrice de la race, p.22-26. Ibid., p.24. Ibid., p.22. Ibid. Voir aussi E. Dorlin, Sexe, genre et sexualités, Paris, PUF (Philosophies), 2008. C. Guillaumin, L’idéologie raciste, Paris, Gallimard (Folio), 1972, rééd.2002.
Comment donner envie de faire l’amour à une femme ménopausée ?
Différentes solutions existent pour profiter des bienfaits des œstrogènes intravaginaux comme les anneaux, les comprimés ou les crèmes. Une autre méthode pour raviver sa libido pendant la ménopause peut être le suivi d’une thérapie de couple ou un groupe de discussion entre femmes pour extérioriser son ressenti.
Où se trouve le point faible d’une femme ?
Mercredi, 28 mai 2014 18:19 MISE À JOUR Jeudi, 29 mai 2014 10:50 Une chercheuse de l’UQAM a mené une sérieuse étude pendant trois mois au cours de laquelle elle a tripoté une trentaine de femmes — consentantes — pour en conclure scientifiquement que les parties les plus sensibles sont. le clitoris et les mamelons.
Dany Cordeau, étudiante inscrite au doctorat de sexologie de l’UQAM, a répondu à la question que tant d’hommes se posent: quelles sont les parties du corps des femmes les plus sensibles aux vibrations, pressions et touchers légers? Tout le monde ne sera pas surpris en apprenant que le clitoris et les mamelons sont les plus réactifs aux vibrations et aux pressions.
Les données chiffrées obtenues auront toutefois leur utilité. Instruments scientifiques L’étude, réalisée durant l’été 2012 pour moins de 5000 $, vient d’être publiée dans le Journal of Sexual Medicine, Elle a été menée sur 30 femmes âgées de 18 à 35 ans, en santé, recrutées au moyen de petites annonces sur le campus de l’UQAM.
- «Tout se passait en laboratoire.
- On allongeait les participantes sur le lit, on leur bandait les yeux, et on dénudait la partie du corps étudiée», explique Dany Cordeau.
- Les touchers légers ont été effectués à l’aide de filaments de différentes tailles, ressemblant à des poils de cheval.
- Les pressions étaient appliquées avec un appareil scientifique capable de rapporter l’intensité de la pression au dixième de gramme près: le vulvalgésiomètre.
Les vibrations, enfin, étaient administrées au moyen d’un appareil électrique scientifique, introuvable dans les boutiques érotiques. Surprises Certains résultats étaient plus inattendus, y compris à propos du clitoris et des mamelons. Les recherches ont montré que de simples effleurements les laissent carrément de marbre.
- «Cela m’a surpris, étant donné que les mamelons sont en érection rapidement pour un simple changement de température», commente Dany Cordeau, qui est aussi une infirmière clinicienne de 43 ans.
- Contrairement aux croyances masculines, les seins ne sont pas friands des grosses pressions.
- Et autour du mamelon, l’aréole n’apprécie guère les touchers légers, «ce qui est une bonne nouvelle pour l’allaitement», estime Dany Cordeau.
Les avant-bras réagissent le plus vite Une collègue de Dany Cordeau a déjà effectué le même type d’expérience chez les messieurs. Dany Cordeau annonce un verdict sans appel: «Peu importe où on regarde un pénis, à la base, sur le dos, la couronne: en terme de sensibilité, le clitoris est le grand gagnant».
Quel médicament qui donne envie de faire l’amour ?
Une pilule nommée désir
- Décryptage
- Texte: Andrée-Marie Dussault
- Photo: DR
Un médicament censé rehausser le désir sexuel des femmes vient d’obtenir le feu vert pour sa commercialisation aux Etats-Unis. De quoi s’émoustiller? Pour mon mari il y a le Viagra, pour moi, existe-t-il quelque chose?» Cette question, beaucoup de femmes la posent à Sandra Fornage, cheffe de clinique en Gynécologie-obstétrique et médecine sexuelle au CHUV.
- «Nombreuses sont celles qui demandent explicitement un médicament, raconte la spécialiste.
- Elles regrettent que ce ne soit plus «comme avant», elles voudraient ressentir davantage de désir pour leur partenaire.» La pilule bleue contre les troubles de l’érection – qui n’agit pas sur le désir – est commercialisée depuis près de vingt ans, mais il n’y avait jusqu’à présent aucun médicament destiné à la sexualité des femmes.
La donne vient de changer: la Food and Drug Administration (FDA) américaine a autorisé en août dernier la mise en circulation du Flibanserin, après l’avoir rejetée deux fois en 2010 et 2013 pour cause d’efficacité limitée et d’effets secondaires. La nouvelle molécule, commercialisée sous le nom de Addyi, doit permettre à toute femme de booster son envie sexuelle, selon son fabricant, le laboratoire américain Sprout Pharmaceuticals.
- Le médicament est pour l’heure accessible uniquement aux Etats-Unis, sur ordonnance.
- Il est destiné aux patientes non ménopausées souffrant d’une libido défaillante.
- Sandra Fornage voit d’un bon œil l’arrivée de la pilule sur le marché.
- «Nous sommes vraiment démunis face à ce que nous pouvons proposer aux femmes», admet-elle.
Alors que la recherche dans le domaine des traitements pour résoudre les problèmes sexuels masculins existe depuis longtemps, on ne s’intéressait pas au désir féminin, jusqu’à récemment. «Le plaisir sexuel des femmes est un sujet tabou», fait observer dans le quotidien «Libération» Odile Buisson, gynécologue et auteure de «Qui a peur du point G? Le plaisir féminin, une angoisse masculine» (2011).
- Depuis les années 1970, la communauté scientifique reconnaît que les femmes aussi peuvent ressentir du plaisir et avoir des orgasmes, note Sandra Fornage.
- «Aujourd’hui, notamment depuis le succès fulgurant du Viagra, les entreprises pharmaceutiques sont engagées dans une course folle pour trouver un produit «miracle» destiné aux femmes.» Effet «significatif» Les propriétés supposées aphrodisiaques du Flibanserin ont été découvertes accidentellement alors que le médicament était testé comme un antidépresseur.
La pilule agit sur le cerveau en augmentant la production de dopamine et de noradrénaline – deux neurotransmetteurs qui influent sur le plaisir (le frisson que l’on ressent parfois en écoutant un morceau de musique est provoqué par la dopamine), l’addiction, l’excitation ou encore l’attention, pour ne citer que quelques-unes de leurs prouesses – et en abaissant le niveau de sérotonine, qui impacte plusieurs fonctions physiologiques comme le sommeil et l’humeur.
- «Le désir féminin n’intéressait personne jusqu’à récemment, Alors que la recherche de traitements pour les problèmes sexuels masculins existe depuis longtemps.»
- Sandra Fornage, gynécologue
Les résultats des derniers essais cliniques, menés pendant deux ans sur plus de 1300 femmes au Canada et aux Etats-Unis, ont montré que la prise quotidienne du médicament a eu chez une majorité d’entre elles un effet «significatif» sur leur désir et qu’elles auraient vécu des interactions sexuelles plus satisfaisantes.
«Il est intéressant de noter que presque toutes les participantes ayant consommé un placebo ont également ressenti une augmentation de désir et de satisfaction sexuelle», nuance Francesco Bianchi-Demicheli, sexologue et médecin au Département de gynécologie-obstétrique des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), soulignant comment les facteurs psychologiques peuvent jouer un rôle dans la sexualité.
Pas uniquement les facteurs psychologiques, d’ailleurs. Le désir sexuel est le fruit d’interactions multiples et complexes. «Il est lié au relationnel, au social, au culturel, à la biologie, à la génétique, à la chimie et à la santé en général, explique Francesco Bianchi-Demicheli.
On ne peut jouer sur tous ces aspects à travers une molécule.» Ce qui ne signifie pas que la chimie soit impuissante pour autant. «De plus en plus d’études neurobiologiques sur les animaux montrent que la conduite sexuelle peut être modulée par une substance pharmacologique.» Pour le médecin, le Flibanserin, accompagné d’un suivi adéquat, peut être utile pour les femmes qui ressentent une absence d’envie sexuelle, soit un «désir hypoactif», un trouble qui concernerait près de 35% de la population adulte féminine.
Seules 10% des femmes souffriraient réellement de ce défaut d’appétit sexuel cependant. «Elles peuvent se sentir frustrées, déçues ou diminuées dans leur identité de femme, ou ont peut-être dû rompre une ou plusieurs relations à cause de cette situation», indique Francesco Bianchi-Demicheli.
- «Nous apprécierons le degré de satisfaction des patientes avec le temps, dit la sexologue Sandra Fornage.
- Nous ne sommes qu’au tout début du processus.» Critiques Pour Rina Nissim, infirmière spécialisée en gynécologie à Genève et auteure de plusieurs ouvrages sur la santé sexuelle des femmes, la mise sur le marché du Flibanserin n’augure rien de bon.
Notamment à cause des effets secondaires qu’il engendre: «On parle aujourd’hui de chute de tension, de syncope et de dépression nerveuse, et il faudra encore des années pour tout savoir.» Cofondatrice de l’ancien Dispensaire des femmes de Genève, un centre de santé encourageant les femmes à prendre leur santé en main, Rina Nissim déplore que «nous vivons dans une société hypersexualisée où la pression sur les femmes, et les filles, pour qu’elles soient des «bombes sexuelles» est omniprésente».
- Pour elle, le manque de désir ne se soigne pas.
- «Il faut simplement qu’une relation en vaille la peine, que les femmes y trouvent leur compte et que les hommes apprennent à faire plaisir à leur partenaire.» Ce n’est manifestement pas l’avis de l’industrie pharmaceutique.
- Plusieurs entreprises développent leur propre préparation pour concurrencer le Flibanserin, à l’instar de la société hollandaise Emotional Brain, qui espère commercialiser deux médicaments, le Lybrido et le Lybridos, dès 2017.
L’un serait plutôt destiné aux femmes qui manquent uniquement d’envie sexuelle et l’autre à celles inhibées par une anxiété ou des complexes. Lorexys, un autre remède développé par la firme américaine S1 Biopharma, a conclu cette année la deuxième phase d’essais cliniques aux Etats-Unis.
- / Une comparaison inappropriée L’Addyi, le premier médicament qui promet d’augmenter le désir sexuel des femmes, est souvent désigné en tant que «Viagra féminin», en comparaison avec la célèbre petite pilule bleue destinée aux hommes.
- Certes, les deux médicaments ont vocation à améliorer la vie sexuelle, mais ils ne jouent pas sur les mêmes mécanismes.
Le Viagra est un médicament qui agit sur le système vasculaire: il favorise la relaxation des vaisseaux sanguins du pénis lors d’une excitation sexuelle. Le sang afflue donc plus facilement dans le pénis, ce qui permet d’obtenir une érection, d’une manière naturelle.
- L’effet est ponctuel, commence environ une demi-heure après l’ingestion, et dure près de quatre heures.
- La flibansérine, la molécule qui compose l’Addyi, est un psychotrope proche de l’antidépresseur.
- Elle agit non pas sur la «mécanique» qui permet la relation sexuelle, mais sur le cerveau de la patiente en réduisant le taux de sérotonine, l’hormone à l’origine de certains troubles du sommeil, l’agressivité, ou encore la dépression.
L’Addyi doit être pris quotidiennement. : Une pilule nommée désir
Quelles sont les conséquences d’un homme qui ne fait pas l’amour ?
Une augmentation du stress – Faire l’amour aide à diminuer le stress, Ne pas faire l’amour pourrait donc être associé à une augmentation des niveaux de stress. D’après une étude menée en 2005 et citée par Medical Daily, le manque de rapports sexuels réguliers empêche l’organisme de réduire la pression sanguine qui augmente en réponse à des situations stressantes.
Est-il bon de faire l’amour 3 fois par semaine ?
News Love&Sexe Du sexe trois fois par semaine pour vivre plus longtemps ? – Elle Combien de fois faites-vous l’amour par semaine ? Figurez-vous que la sexualité rime non seulement avec plaisir, mais également avec longévité ! « Trois rapports sexuels par semaine permettent d’allonger la durée de vie de dix ans », explique le professeur David Weeks de l’hôpital d’Edimbourg, qui a sondé 3500 personnes de 18 à 102 ans.
- Son étude vient d’être publiée dans l’ouvrage du Français Frédéric Saldmann « La Vie et le Temps, les nouveaux boucliers anti-âge » dans lequel il indique que des rapports sexuels réguliers sont bénéfiques pour la santé.
- Pourquoi ? Parce qu’un bon rapport sexuel équivaut à vingt minutes de course à pied.
En effet, au cours de l’acte, la fréquence cardiaque augmente et nos cuisses, fesses, bras, cou et thorax sont grandement sollicitées. En somme, le sexe est bon pour notre moral et notre santé ! On se pose alors la question : faire l’amour six fois par semaine pourrait nous faire gagner vingt ans de vie ? Si c’est le cas, beaucoup vont s’y mettre de ce pas ! Et une autre bonne nouvelle : les femmes qui ont un enfant à 40 ans triplent leurs chances de devenir centenaire ! Voilà un argument que les mamans quadras seront ravies d’apprendre ! : News Love&Sexe Du sexe trois fois par semaine pour vivre plus longtemps ? – Elle
Est-ce qu’un couple peut durer sans faire l’amour ?
Amour platonique : l’amour sans sexe peut-il durer ? On parle d’amour platonique quand celui-ci est dépourvu de relations charnelles. L’absence de sexe dans un couple, rare de nos jours, suscite beaucoup de questions chez ceux qui ne conçoivent pas l’amour sans relations physiques. Est-ce réellement un choix ou est-ce une contrainte ? Qu’est-ce qui caractérise la relation platonique ? Le couple peut-il durer sans sexe ? La sexologue Evelyne Dillenseger nous éclaire sur le sujet.
- Le mot « platonique » tire son origine du philosophe grec Platon.
- Ce n’est pas lui qui a évoqué ce concept pour la première fois mais il le développe dans le Banquet, la République et Phèdre,
- Vivre un amour platonique, c’est vivre une relation amoureuse avec une personne sans avoir de rapports sexuels avec elle.
Il s’agit d’un amour chaste qui exclut toute sensualité au profit de liens émotionnels et spirituels, et d’une tendresse mutuelle. « La sexualité fait partie de la vie mais elle n’est ni obligatoire, ni vitale. Les couples qui vivent un amour platonique sont centrés sur ce que représente l’autre.
C’est un amour incorporel, privé de sexe, de sensualité, de désirs physiques. C’est une union idéale entre deux âmes, un amour qui se suffit à lui-même », fait savoir Evelyne Dillenseger. Un couple peut se retrouver dans une relation platonique, non pas par choix mais parce que certains évènements de la vie ou le temps qui passe a conduit les deux partenaires à ne plus avoir de rapports sexuels.
Ainsi, certains « vieux » couples peuvent voir la passion et le désir sexuel s’étioler au fil des années. Les relations sexuelles sont de plus en plus espacées, se raréfient, puis n’ont plus lieu. Le désir physique disparaît, mais la tendresse et la complicité sont toujours là et le couple n’en est pas moins épanoui.
- La vie fait que la relation devient platonique mais les deux partenaires ne le vivent pas comme une contrainte.
- Cela est bien sûr possible si les deux conjoints sont sur la même longueur d’onde concernant cette abstinence.
- Si l’un des deux est frustré par l’absence de sexe, cela ne marche pas », signale la sexologue.
Des événements peuvent perturber la vie sexuelle d’un couple et le contraindre à une relation platonique de façon provisoire. « On pense à la période post-accouchement, à un éloignement professionnel, à la maladie, à une fatigue liée à la vie de famille », énumère la spécialiste.
- Plus rares, certaines personnes ont une phobie du sexe et ont peur de la pénétration ou du sexe masculin en érection.
- D’autres refusent les relations sexuelles à cause de traumatismes anciens (attouchements, viol).
- L’abstinence est alors une façon de se protéger.
- Enfin, l’amour platonique s’impose pour les couples aux croyances religieuses fortes, avant le mariage.
Là encore, il n’est que provisoire mais voulu et accepté des deux partenaires. Pour la sexologue, les couples qui font le choix de vivre un amour chaste en dehors des cas cités précédemment, restent rares. Il est d’ailleurs difficile pour les personnes asexuées (peu nombreuses) de trouver un ou une partenaire qui partage leur « particularité », c’est-à-dire de ne ressentir aucune attirance sexuelle pour quiconque. Recevez chaque jour les conseils de nos experts pour prendre soin de vous *Votre adresse email sera utilisée par M6 Digital Services pour vous envoyer votre newsletter contenant des offres commerciales personnalisées. Elle pourra également être transférée à certains de, sous forme pseudonymisée, si vous avez accepté dans notre bandeau cookies que vos données personnelles soient collectées via des traceurs et utilisées à des fins de publicité personnalisée.
A tout moment, vous pourrez vous désinscrire en utilisant le lien de désabonnement intégré dans la newsletter et/ou refuser l’utilisation de traceurs via le lien « Préférences Cookies » figurant sur notre service. Pour en savoir plus et exercer vos droits, prenez connaissance de notre Dans une relation platonique, l’amour se manifeste autrement que par le sexe.
Il passe par :
Des regards ;De la tendresse ;De l’affection ;Le partage intellectuel ;Le partage d’activités comme la danse, le sportDe la complicité.
Pour les couples qui ont fait le choix d’une relation platonique, il est possible de trouver une forme de jouissance dans d’autres activités que le sexe et de renforcer les liens avec l’autre sans passer par le plaisir charnel. Il faut savoir que l’amour platonique n’est pas forcément partagé ou avoué.
On peut ressentir une forme d’amour pour une autre personne que son conjoint. Cela peut être un amour intellectuel, philosophique, spirituel ou encore un coup de cœur pour une personne du même sexe (bien qu’on soit hétérosexuel(le). Un amour souvent secret dans lequel le désir physique n’a pas sa place.
Le sexe étant quelque chose de naturel pour l’être humain, il peut sembler difficile de croire à la pérennité d’un couple en l’absence de relations charnelles. Quand il est subi par un des deux membres du couple, l’amour platonique est une souffrance et la relation ne peut, a fortiori, pas durer dans le temps.
Quand une femme refuse de faire l’amour avec son mari ?
« C’est une justice encore patriarcale et archaïque » – Bien que l’expression « devoir conjugal » soit totalement absente du Code civil, la jurisprudence a bel et bien déduit du devoir de fidélité (article 212), l’obligation de relations sexuelles entre époux.
- Il n’existe donc pas dans la loi,
- « Il existe de fait parce que des juges ont choisi de l’interpréter à leur manière.
- C’est une justice encore patriarcale et archaïque qui dit aux femmes : si tu es mariée, prière d’écarter les cuisses !, s’insurge la Dr Emmanuelle Piet du CFCV.
- Cela revient à imposer aux personnes mariées d’avoir des relations sexuelles et, par là même, contredit les textes sur le viol conjugal.
Refuser d’avoir des rapports sexuels au sein du couple est une faute civile, mais obliger son conjoint est un crime de viol Depuis 2006, c’est même une circonstance aggravante ! » « Les rapports sexuels entre époux sont notamment l’expression de l’affection qu’ils se portent mutuellement tandis qu’ils s’inscrivent dans la continuité des devoirs découlant du mariage ».
Cet arrêt de la Cour d’Appel d’Aix-en-Provence, du 3 mai 2011, concerne, cette fois, un homme. Il avait alors été condamné par la justice française à verser 10 000 euros à sa femme pour avoir manqué à ses « devoirs » conjugaux pendant plusieurs années causant ainsi un « dommage » à réparer. En conséquence, ne pas respecter ce devoir conjugal peut être considéré comme un comportement fautif lors du divorce.
Le refus d’avoir des relations sexuelles doit être répété et s’inscrire dans la durée. Par exemple, dans un arrêt de la Cour de cassation du 28 janvier 2015, les juges ont reconnu que refuser d’avoir des relations sexuelles pendant plus de huit ans constitue une faute.
Comment donner envie de faire l’amour à une femme ménopausée ?
Différentes solutions existent pour profiter des bienfaits des œstrogènes intravaginaux comme les anneaux, les comprimés ou les crèmes. Une autre méthode pour raviver sa libido pendant la ménopause peut être le suivi d’une thérapie de couple ou un groupe de discussion entre femmes pour extérioriser son ressenti.
Est-ce qu’un couple peut durer sans faire l’amour ?
Amour platonique : l’amour sans sexe peut-il durer ? On parle d’amour platonique quand celui-ci est dépourvu de relations charnelles. L’absence de sexe dans un couple, rare de nos jours, suscite beaucoup de questions chez ceux qui ne conçoivent pas l’amour sans relations physiques. Est-ce réellement un choix ou est-ce une contrainte ? Qu’est-ce qui caractérise la relation platonique ? Le couple peut-il durer sans sexe ? La sexologue Evelyne Dillenseger nous éclaire sur le sujet.
- Le mot « platonique » tire son origine du philosophe grec Platon.
- Ce n’est pas lui qui a évoqué ce concept pour la première fois mais il le développe dans le Banquet, la République et Phèdre,
- Vivre un amour platonique, c’est vivre une relation amoureuse avec une personne sans avoir de rapports sexuels avec elle.
Il s’agit d’un amour chaste qui exclut toute sensualité au profit de liens émotionnels et spirituels, et d’une tendresse mutuelle. « La sexualité fait partie de la vie mais elle n’est ni obligatoire, ni vitale. Les couples qui vivent un amour platonique sont centrés sur ce que représente l’autre.
- C’est un amour incorporel, privé de sexe, de sensualité, de désirs physiques.
- C’est une union idéale entre deux âmes, un amour qui se suffit à lui-même », fait savoir Evelyne Dillenseger.
- Un couple peut se retrouver dans une relation platonique, non pas par choix mais parce que certains évènements de la vie ou le temps qui passe a conduit les deux partenaires à ne plus avoir de rapports sexuels.
Ainsi, certains « vieux » couples peuvent voir la passion et le désir sexuel s’étioler au fil des années. Les relations sexuelles sont de plus en plus espacées, se raréfient, puis n’ont plus lieu. Le désir physique disparaît, mais la tendresse et la complicité sont toujours là et le couple n’en est pas moins épanoui.
La vie fait que la relation devient platonique mais les deux partenaires ne le vivent pas comme une contrainte. « Cela est bien sûr possible si les deux conjoints sont sur la même longueur d’onde concernant cette abstinence. Si l’un des deux est frustré par l’absence de sexe, cela ne marche pas », signale la sexologue.
Des événements peuvent perturber la vie sexuelle d’un couple et le contraindre à une relation platonique de façon provisoire. « On pense à la période post-accouchement, à un éloignement professionnel, à la maladie, à une fatigue liée à la vie de famille », énumère la spécialiste.
Plus rares, certaines personnes ont une phobie du sexe et ont peur de la pénétration ou du sexe masculin en érection. D’autres refusent les relations sexuelles à cause de traumatismes anciens (attouchements, viol). L’abstinence est alors une façon de se protéger. Enfin, l’amour platonique s’impose pour les couples aux croyances religieuses fortes, avant le mariage.
Là encore, il n’est que provisoire mais voulu et accepté des deux partenaires. Pour la sexologue, les couples qui font le choix de vivre un amour chaste en dehors des cas cités précédemment, restent rares. Il est d’ailleurs difficile pour les personnes asexuées (peu nombreuses) de trouver un ou une partenaire qui partage leur « particularité », c’est-à-dire de ne ressentir aucune attirance sexuelle pour quiconque. Recevez chaque jour les conseils de nos experts pour prendre soin de vous *Votre adresse email sera utilisée par M6 Digital Services pour vous envoyer votre newsletter contenant des offres commerciales personnalisées. Elle pourra également être transférée à certains de, sous forme pseudonymisée, si vous avez accepté dans notre bandeau cookies que vos données personnelles soient collectées via des traceurs et utilisées à des fins de publicité personnalisée.
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Il passe par :
Des regards ;De la tendresse ;De l’affection ;Le partage intellectuel ;Le partage d’activités comme la danse, le sportDe la complicité.
Pour les couples qui ont fait le choix d’une relation platonique, il est possible de trouver une forme de jouissance dans d’autres activités que le sexe et de renforcer les liens avec l’autre sans passer par le plaisir charnel. Il faut savoir que l’amour platonique n’est pas forcément partagé ou avoué.
On peut ressentir une forme d’amour pour une autre personne que son conjoint. Cela peut être un amour intellectuel, philosophique, spirituel ou encore un coup de cœur pour une personne du même sexe (bien qu’on soit hétérosexuel(le). Un amour souvent secret dans lequel le désir physique n’a pas sa place.
Le sexe étant quelque chose de naturel pour l’être humain, il peut sembler difficile de croire à la pérennité d’un couple en l’absence de relations charnelles. Quand il est subi par un des deux membres du couple, l’amour platonique est une souffrance et la relation ne peut, a fortiori, pas durer dans le temps.