Comment Reagir Face A La Mort En Tant Que Soignant?

Comment faire face à la mort ?

Témoigner de son soutien en acceptant la peine – Mais au-delà de cette qualité de présence, quels mots de soutien peuvent aider ? On ne sait jamais quelle phrase va faire du bien à quelqu’un, Pourtant, on peut dire quelque chose qui va changer sa vie en dépit de la souffrance qui s’est abattue sur elle.

C’est ce que nous rappelle Christophe Fauré, psychiatre et psychothérapeute spécialisé dans l’accompagnement des ruptures de vie, dans son ouvrage « Vivre le deuil au jour le jour ». Parler, ça c’est le grand sujet. Quoi dire? J’arrive, la bouche pleine de mots que je ne sais pas utiliser, je ne sais pas dans quel ordre, je voudrais que les choses soient fluides, je voudrais avoir une fulgurance incroyable qui soit d’une efficacité redoutable.

Non, c’est pas ça. C’est des balbutiements évidemment, parce que la compassion est là et la peine s’en mêle. Mais c’est de l’amour quoi qu’il arrive. Anne-Dauphine Julliand Ce sont les mots du cœur qui sont aidants, pas les formules toutes faites, Présenter ses condoléances, dire qu’on est désolé, ou se baser sur un texte réconfortant est déjà un premier pas.

  1. Dire « Je t’aime » peut être salvateur, même si c’est parfois difficile de prononcer ces mots, surtout dans un contexte aussi émotionnel.
  2. On peut aussi rappeler à notre proche qu’il a tout le temps du monde pour aller mieux.
  3. Mais finalement, ce qui importe est moins le choix de la formule que l’intention derrière nos mots : des preuves d’amour.

Pour Anne-Dauphine Julliand, il s’agit surtout de dire : « Je suis là, je pense à toi, compte sur moi », sous n’importe quelle forme, que ce soit un simple SMS de réconfort ou un moment de partage plus intime ou plus prolongé, qui vous permettre de vous connecter à la souffrance de l’autre.

Quel est le rôle du soignant devant un patient en fin de vie ?

Une loi liée à nos valeurs professionnelles – Les soins de fin de vie restent une question des plus délicates qu’il faut traiter avec toute l’humanité qui caractérise notre profession. Cette étape de la vie est directement liée à l’ensemble des valeurs professionnelles des infirmières.

Des valeurs qui sont au cœur de la relation étroite existant entre l’infirmière ou l’infirmier et son patient. Une relation définie par la prestation de soins, empreinte d’intimité et de respect. Que l’on pense à l’autonomie et la dignité de la personne, à l’intégrité et au bien-être du patient ou à l’équité dans les soins, la loi est cohérente avec ces valeurs et nous fait bénéficier d’un nouvel encadrement légal pour des soins de fin de vie de qualité et accessibles à tous.

Le processus décisionnel des différentes options de soins, les indications, les soins cliniques, la médication appropriée, la surveillance clinique et la documentation seront dorénavant balisés par la Loi et les guides d’exercice. Dans le continuum des soins palliatifs, deux types de soins de fin de vie sont encadrés par la nouvelle Loi soit la sédation palliative continue et l’aide médicale à mourir.

  1. En soins de fin de vie, il existe, quoique rarement, des situations cliniques d’extrême souffrance et de détresse difficiles à soulager malgré des soins palliatifs de qualité.
  2. Les symptômes et les douleurs non soulagés ont un effet intolérable sur le bien-être de la personne en fin de vie et compromettent la possibilité d’une mort paisible.

Dans ces circonstances, la sédation palliative continue et l’aide médicale à mourir peuvent constituer des soins appropriés. La sédation palliative continue consiste à plonger la personne dans le sommeil à l’aide de moyens pharmacologiques. Pour l’infirmière, prendre soin d’un patient qui demande une telle sédation veut dire être partie prenante dès le début du processus décisionnel dans le respect de la personne et de ses proches, ainsi que des professionnels de la santé impliqués.

  1. Nous avons la responsabilité d’offrir au patient un accompagnement de haut niveau quelle que soit sa décision.
  2. Ainsi, l’infirmière évalue les douleurs réfractaires et l’angoisse du patient, fournit les soins et les traitements requis, surveille la condition clinique et soutient le patient et ses proches jusqu’au décès.

Dans l’aide médicale à mourir, l’infirmière n’administre pas les médicaments, mais elle doit collaborer au processus décisionnel et apporter son soutien au médecin, au patient et à ses proches. En effet, il revient au médecin d’administrer lui-même à la personne qui le demande l’aide médicale à mourir, de l’accompagner et de demeurer près d’elle jusqu’à son décès.

  • Deux documents sont mis à votre disposition : le guide d’exercice sur la sédation palliative continue disponible sur le site Web du Collège des médecins du Québec et le document de référence sur l’aide médicale à mourir.
  • Ce dernier est le fruit de la collaboration de trois ordres professionnels : le Collège des médecins du Québec, l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec et l’Ordre des pharmaciens du Québec.

Il précise les normes à suivre pour accomplir l’aide médicale à mourir. Ce document est disponible dans la section réservée aux membres du site Web de l’OIIQ. Ces guides ont pour objectif de soutenir les médecins et les autres professionnels de la santé ou des services sociaux dans l’exercice de leur pratique clinique, tout en respectant l’esprit de la Loi concernant les soins de fin de vie.

Quelle place ont les émotions des soignants en soins palliatifs ?

À ce titre, l’unité de soins palliatifs apparaît dans l’hôpi- tal comme un lieu paroxystique où vacille le « bon sens » et où les repères traditionnels des profession- nels sont bouleversés. Les professionnels expriment une intolérance à la souffrance d’autrui et affirment ainsi le caractère insupportable de la mort.

Quelles incidences les émotions peuvent avoir sur le soignant ?

En quoi les émotions sont-elles utiles? – Reconnaître les émotions, les siennes et celle des autres, nous permet d’améliorer notre communication, nos échanges, nos relations, en développant notre empathie et ainsi de générer moins de stress. Cela nous aide aussi à être plus à l’écoute de nous-mêmes et donc plus attentifs aux signes avant-coureurs du burn-out, voire de l’éviter.

  1. Cette distance vis-à-vis des émotions peut nous amener à banaliser des situations qui ne doivent pas l’être, comme le décès d’un patient.
  2. Pour Roman Krznaric 24, il existe deux formes d’empathie : l’empathie cognitive et l’empathie affective.
  3. Quand vous pratiquez l’empathie cognitive, vous comprenez le point de vue de l’autre.■ Lorsque vous activez votre empathie affective, vous comprenez ses émotions sans toutefois les partager.

Attention : pour un aide-soignant, faire preuve d’empathie signifie aider, accompagner, et non souffrir pour et avec l’autre, Le soignant est en contact permanent avec la douleur, il est là pour aider, non pour la prendre à son compte. Il s’agit d’être avec le patient tel que le patient le souhaite et non tel que vous aimeriez être.

  • Témoignage
  • Francine, aide-soignante dans un service de dialyse

« Le patient génère du stress chez le soignant. Il ne sait pas toujours comment agir. Le fait de vouloir lui donner le meilleur des soins, le meilleur de lui-même, est parfois très mal vécu, ressenti comme une agression. La réponse immédiate du malade est une agressivité injustifiée et gratuite » Donner à l’autre ce qu’il a envie de recevoir et non ce que vous voulez lui donner, c’est faire preuve d’empathie.

  • Pour cela, vous devez être en permanence à l’écoute, pour comprendre, analyser et anticiper ses désirs, ses besoins.
  • Il s’agit bien de remplir son rôle d’aide, de pratiquer les soins appropriés, adaptés en gardant la bonne distance.
  • L’autre peut être le malade, mais aussi le (ou la) collègue, le supérieur hiérarchique ou la famille de votre patient.

Ce que vous demandez pour vous, l’empathie que vous réclamez intuitivement de la part des autres, donnez-la aussi. Elle vous permettra d’être compris, admis et reconnu.

À savoir Dans votre métier d’aide-soignant, comprendre vos patients, les écouter, entendre leur point de vue et surtout comprendre les émotions qui les traversent est essentiel. En effet, si vous confondez la colère et la peur ou que vous ignorez sa tristesse ou sa joie, vous risquez de mettre le patient dans une situation où il n’aura pas envie d’entrer en relation avec vous. Il pourra être désagréable et contribuer à vous rendre le travail plus difficile. Si au contraire vous êtes à l’écoute de ses émotions, vous faciliterez la relation et l’aiderez à mieux supporter sa situation, voire à se sentir mieux.Il en est bien entendu de même avec vos collègues et tout votre environnement professionnel.

Pour le neurologue Paul Zak, la sécrétion d’ocytocine (hormone sécrétée par les mères lorsqu’elles allaitent leurs enfants et également présente chez les hommes) peut générer des comportements empathiques. Chez les humains, un stress élevé peut bloquer la libération d’ocytocine.

Comment faire face à une mort brutale ?

Surmonter un deuil brutal demande d’affronter ses émotions aussi intenses soient elles. Réapprendre à vivre passe par un travail de deuil qui demande du temps, avec l’aide précieuse de l’entourage et parfois de professionnels. Protégez vos proches en leur offrant un capital qui leur permettra de financer vos obsèques.

Comment faire quand on a peur de la mort ?

Thanatophobie : tout savoir sur la peur de la mort Vérifié le 13/09/2022 par PasseportSanté La thanatophobie est un sentiment exagéré de trouble, d’inquiétude et de peur lié à la mort. Dans de nombreux cas, les personnes arrivent à s’en accommoder et à garder cette anxiété sous contrôle. Et si la peur de la mort perturbe la vie quotidienne, des psychothérapies permettent de soigner cette phobie.

La thanatophobie est une anxiété provoquée par l’exposition à un objet ou une situation liés à la mort. Elle se manifeste par des signes cliniques, et elle conduit souvent à un comportement d’évitement. Il s’agit d’une peur irraisonnée de la mort en général, de la mort de ses proches et de sa propre mort.

La thanatophobie est une angoisse très répandue. La plupart des personnes qui la ressentent en ont conscience. En revanche, certaines personnes préfèrent ne pas y penser voire la nier. Dans ces cas-là, la peur de la mort peut conduire à des situations pathologiques et handicapantes.

  1. Comme toutes les phobies, la thanatophobie peut être déclenchée par un événement traumatisant comme la vision d’un cadavre ou le décès d’un proche, surtout dans l’enfance.
  2. Elle peut aussi être transmise par les parents.
  3. Mais il n’existe pas toujours de cause évidente.
  4. Dans certains cas, elle traduit simplement un excès d’anxiété.

La thanatophobie est une phobie spécifique dont le diagnostic repose sur la présence d’une peur intense et durable ressentie lors de la confrontation à des objets ou situations liés à la mort. Le diagnostic est approprié uniquement si l’évitement, la peur ou l’anticipation anxieuse d’être confronté à la mort interfère de manière significative avec les habitudes quotidiennes du patient, son fonctionnement professionnel ou sa vie sociale.

Chez les sujets de moins de 18 ans, les symptômes doivent avoir persisté durant au moins six mois avant que ce diagnostic soit porté. La thanotophobie peut toucher tous les individus en âge d’avoir conscience de la mort, et de comprendre ce qu’elle signifie. La peur de la mort peut donc commencer à se manifester vers 7 ou 8 ans.

La peur de la mort est aussi parfois présente de façon « déguisée » chez des personnes anxieuses qui souffrent d’hypocondrie (peur de mourir d’une maladie), d’agoraphobie (peur d’être en situation de danger et de ne pas pouvoir en sortir vivant), de claustrophobie (peur de mourir étouffé) etc.

Les individus hypersensibles ou très anxieux ont tendance à se poser beaucoup de questions, notamment sur des concepts existentiels comme la mort. Chez ces personnes, cette activité cognitive peut réveiller plus facilement la conscience de la mort, et donc la peur la mort. La thanatophobie se manifeste par une peur intense des objets ou situations en lien avec la mort, et des conduites d’évitement pour fuir la situation redoutée.

Le thanatophobe a du mal à se projeter dans l’avenir. Il développe des comportements et des idées obsédantes autour l’échéance de la mort, pour lui et pour les autres. Il angoisse à l’idée de ne pas pouvoir contrôler les choses, ne pense qu’à la mort subite et à ce qui se passe après la mort.

Évitement de tout ce qui pourrait entraîner, accélérer la mort ou mettre en danger (sport, conduite automobile ou même sortir de chez soi).Impossibilité de se rendre dans un cimetière ou dans un hôpital.Impossibilité de regarder des cadavres, même en photo ou sur un écran.Insomnies par peur de mourir dans son sommeil.Anxiété permanente à l’idée de mourir.Attaques de panique lors de l’évocation ou de la confrontation à la mort.Dépression et repli sur soi.

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S’il n’existe pas de conséquence particulière dans la vie de la personne, il est possible de s’en accommoder et de la garder sous contrôle. En revanche si la thanatophobie perturbe sa vie quotidienne, la personne doit avoir recours à une psychothérapie pour traiter sa peur de la mort.

Une thérapie cognitive et comportementale, L’objectif est de réduire ou de supprimer les symptômes qui accompagnent la phobie. Elles peuvent soulager les personnes atteintes en quelques mois. Ces thérapies consistent à exposer progressivement le malade à la situation qui déclenche la peur, jusqu’à ce qu’il réussisse à contrôler son anxiété. Une thérapie d’inspiration analytique, Thérapie par la parole permet de faire un travail en profondeur sur soi-même pour comprendre l’origine des symptômes. L’hypnothérapie

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Il n’existe pas de solution médicamenteuse pour traiter la thanatophobie, et les phobies en général. En revanche, des médicaments anxiolytiques peuvent être utilisés ponctuellement pour soulager les symptômes de l’anxiété lorsque la personne doit affronter l’objet de sa phobie (se rendre à l’hôpital pour un examen ou une intervention par exemple).

La peur de la mort devient pathologique et handicapante notamment chez les personnes qui préfèrent ne pas y penser voire la nier. Échanger sur le sujet librement, parler de la mort, des êtres perdus. peut aider à considérer la mort comme réelle et faisant partie de la « vie » pour la rendre plus acceptable et en avoir moins peur.

Concrètement, cela peut aider à diminuer les symptômes pathologiques. : Thanatophobie : tout savoir sur la peur de la mort

Quel est le rôle du soignant ?

LE ROLE DU SOIGNANT C’ est aider l’être humain malade ou en santé à vivre en harmonie avec lui-même et son environnement en apportant des réponses en soins personnalisés et adaptés à ses besoins et ses attentes en tenant compte de ses ressources.

Quel est le rôle de soignant ?

La surveillance des soins – Le décret prévoit dans son article R 4311-5 une liste de situations où la surveillance relève du rôle propre de l’infirmier. Chaque infirmier a sous sa responsabilité la surveillance des malades placés dans son service. Dès lors, toute négligence peut constituer une faute et engager la responsabilité pénale ou disciplinaire de l’infirmier.

La surveillance se définit comme un examen attentif du patient afin de déceler tout signe potentiellement révélateur d’une anomalie de son état de santé. L’observation peut porter sur l’état de conscience du patient, son comportement, son évolution et tous signes cliniques. L’intérêt de cette surveillance est de déceler toute anomalie et d’identifier les besoins du malade afin de mettre en œuvre les actions appropriées dans l’intérêt du patient, à savoir : contacter le médecin si l’infirmier estime que le traitement ne relève pas de sa compétence ou agir directement pour éviter toute conséquence dommageable pour le patient.

La surveillance du patient a ainsi pour finalité de suivre l’évolution de l’état du patient et prévenir tout risque d’aggravation. En cas d’aggravation, l’infirmier informe le médecin pour qu’il prenne les mesures appropriées. En effet, la surveillance des soins signifie de vérifier le suivi, l’évolution des gestes effectués, tel que le bon débit d’une perfusion, par exemple.

Comment parler à une personne en soins palliatifs ?

Conseils pratiques pour aider une personne à communiquer –

Garder une bouche humide et fraîche, en proposant à la personne de boire régulièrement des liquides ou de l’eau gélifiée, et si boire n’est plus possible, en humidifiant la bouche avec un spray d’eau ou une compresse mouillée. Adapter la manière de communiquer : il faut laisser à la personne le temps de s’exprimer et savoir respecter les moments de silence, pour lui permettre de réunir ses pensées et de réfléchir à ce qu’elle va dire. Les problèmes éventuels de compréhension et d’attention doivent inviter à faire des phrases simples et courtes et à énoncer une idée à la fois. Reformuler les propos permet de s’assurer de leur compréhension. Si la personne malade ou en fin de vie utilise sa langue maternelle, il faut essayer de trouver une personne pour traduire ses propos. Favoriser un environnement calme Signaler à l’équipe soignante l’apparition éventuelle de nouveaux symptômes.

Les troubles de la communication :

Les symptômes physiques de la maladie (fatigue, essoufflement, troubles de la déglutition, bouche sèche, etc.) peuvent faire obstacle à l’expression. Des troubles intellectuels (difficultés à comprendre, à penser, à trouver les mots, à se rappeler) peuvent générer incohérence des propos, confusion et même parfois hallucination ou délire. Les troubles psychiques (dépression, angoisse) peuvent être à l’origine d’un refus de parler. Certains médicaments peuvent provoquer des effets secondaires tels que somnolence, confusion, etc.

Comment se comporter avec une personne en soins palliatifs ?

Écouter attentivement; Aider à réaliser les désirs ou les projets qui sont réalistes; Souligner les qualités et les réalisations de la personne en fin de vie; Échanger, si la personne le souhaite, au sujet du sens de sa vie et de la vie.

Comment se passe une fin de vie en soins palliatifs ?

Comment se déroulent les soins palliatifs ? – Les soins palliatifs peuvent être dispensés lors d’un cancer, d’une affection de longue durée ou d’une maladie en phase terminale, Il s’agit avant tout de soulager physiquement et psychologiquement le malade en l’accompagnant dans sa fin de vie ou sa perte d’autonomie.

Mais quel est le protocole des soins palliatifs ? Selon le souhait du patient, la prise en charge de la douleur en soins palliatifs peut s’effectuer en milieu hospitalier (en unité de soins palliatifs par exemple) ou à domicile. Avant tout, il est très important que le patient malade et son entourage proche soient informés du déroulement du traitement mis en place et des risques encourus.

En effet, la législation autorise l’utilisation de certains médicaments pour atténuer les souffrances dans le cadre des soins palliatifs, mais ils doivent être administrés en toute conscience. C’est notamment le cas du Midazolam, qui est un sédatif souvent prescrit en soins palliatifs pour les personnes en fin de vie, mais qui peut avoir pour effet secondaire une dépression respiratoire.

Quels sont les 7 émotions principales ?

Leur nombre varie se- lon les études, cependant on en retient généralement six : la joie, la surprise, la peur, la colère, le dégoût et la tristesse (une septième émotion, le mépris, est parfois ajoutée). Selon Paul Ekman, ces six émotions sont primaires de par leurs propriétés universelles.

Quelles sont les 5 émotions principales ?

Différences culturelles et émotions – Les émotions de l’enfant sont teintées par la culture dans laquelle il grandit. Prenez le dégoût, par exemple. Cette émotion est universelle, mais ce qui la provoque est influencé par des facteurs culturels. Si, en Amérique du Nord, certains aliments suscitent à coup sûr le dégoût, ce n’est pas le cas ailleurs dans d’autres pays.

L’expression des émotions varie aussi selon les cultures. Dans certaines, il est mal vu d’exprimer ouvertement son chagrin en public, alors que dans d’autres, il est normal de pleurer à chaudes larmes à la vue de tous. Mais s’il y a des différences dans l’expression des émotions selon le pays d’origine, il y en a aussi entre les familles d’une même culture.

« Une famille, c’est une microculture », explique Nadia Gagnier. Chacune a ses valeurs, ses perceptions des situations, ses façons de faire. Tout cela a une influence sur les émotions. Par exemple, si, dans certaines familles, on manifeste bruyamment sa joie ou son chagrin, dans d’autres, on est plus réservé.

La joie, la tristesse, le dégoût, la peur, la colère et la surprise sont les premières émotions ressenties par votre bébé. Lorsqu’il sait exprimer ses émotions et qu’il les comprend mieux, votre enfant peut mieux les gérer. Apprivoiser ses émotions permet à votre tout-petit d’avoir de bonnes relations avec les autres.

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Source : magazine Naître et grandir, mai-juin 2023 et février 2014 Recherche et rédaction : Nathalie Vallerand Révision scientifique : Nathalie Parent, psychologue Mise à jour : Mai 2023

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Comment gérer ses émotions pour ne pas pleurer ?

Comment réagir face à envie subite de pleurer ? – Première option : s’isoler dans un endroit calme (aux toilettes, dans une salle de réunion.), marcher un peu ou sortir prendre l’air pour décompresser. Si vous ne pouvez pas quitter la pièce, essayez de coucher sur papier ce que vous ressentez.

  1. Ne sous-estimez pas le pouvoir de l’écrit car c’est un bon moyen d’apaiser votre tempête intérieure.
  2. Les exercices de relaxation peuvent aussi vous être d’une grande aide en cas de crise.
  3. Inspirez profondément par le nez, en gonflant bien votre ventre, puis expirez lentement par la bouche.
  4. Ces respirations abdominales sont très efficaces pour diminuer son rythme cardiaque et calmer ses nerfs.

Et puis c’est une technique qui a le mérite d’être discrète !

Quelles sont les difficultés que les infirmières doivent faire face ?

Les soignants en souffrance : les difficultés émotionnelles des soi.1 L’intérêt d’un travail sur les difficultés émotionnelles des soignants africains fait suite à une précédente étude, dirigée par Y. Jaffré et J.P Olivier de Sardan sur les dysfonctionnements des services de santé portant notamment sur le comportement des soignants.

Cette étude révéla une forte distance sociale entre soignants et soignés, un accueil déplorable des malades, une importante rétention d’information sur la santé des patients, de nombreuses négligences dans la qualité des soins fournie, un racket quotidien ainsi qu’une violence, verbale et même physique.

Cette étude, loin de désavouer radicalement les professionnels de santé, proposait alors des pistes pour comprendre et modifier ces relations. Il s’agissait donc de s’intéresser à l’attitude professionnelle des soignants dans des services où le travail de soin se fait peut être plus difficile.

Notre travail de recherche dans un hôpital public, plus précisément dans l’unique service d’hémato-oncologie du Mali, tentait de s’intéresser aux difficultés des soignants résultant des conditions de travail, et de la proximité avec la maladie, la douleur et la mort.2 L’article s’est placé du point de vue des professionnels.

Il s’agit ici de montrer l’influence du facteur économique dans le rapport émotionnel au corps malade, et de comprendre les répercussions de ces difficultés émotionnelles dans le travail. Parce que le soignant est un des acteurs les plus proches des malades, il va devoir gérer les situations émotionnelles selon sa propre sensibilité mais aussi selon des normes et des contraintes institutionnelles.

  1. Le modèle objectivant du corps, la distance envers le malade sont en effet des critères exigés par la médecine universitaire.
  2. Seulement, si dans les hôpitaux occidentaux on observe des évolutions témoignant d’une mise en question de la violence hospitalière pour les soignants, d’une prise de conscience du bouleversement émotionnel que suscite un contact long avec la maladie, qu’en est-il pour les hospitaliers africains ? 3 Il sera question aussi dans cet article de l’émotion et son rapport au temps dans la construction de l’identité soignante, mais aussi des bases matérielles et politiques des émotions ou de la question de la place de l’émotion dans le contexte hospitalier africain.4 Etat des lieux des difficultés émotionnelles des soignants dans le contexte hospitalier malien : « Tous les jours, je n’arrête pas de me dire quand je fais le bilan de ma journée mais qu’est-ce que j’ai foutu ? C’est un quotidien pour moi.

» Un professeur, hémato-oncologie 5 En Afrique de l’Ouest, le tableau de la situation de la prise en charge des pathologies lourdes et chroniques est dramatique au regard des coûts prohibitifs des traitements ainsi que des médicaments servant à soulager.

C’est dans ce contexte, doublé d’une grande précarité et vétusté des structures et du matériel sanitaire, que les soignants accueillent les malades atteints de cancers, du diabète ou encore du VIH/SIDA : « Il y a vraiment un problème de moyens. Pour la cythoponction, il faudrait un local où il y a beaucoup d’asepsie mais quand tu vois l’entretien des sallesOn n’a pas de local, ce sont les internes qui font ces ponctions sur leurs lits de garde.

Le plateau que je possède avec l’alcool, je suis obligé de prendre la pancarte de température des malades et m’en servir pour déposer les lames puis d’utiliser une chaise comme support. » Un interne, service d’hémato-oncologie 6 Dans ces services situés à l’intérieur de bâtiments insalubres, les conditions d’hygiène et l’asepsie des salles communes surchargées de lits sont réduites à leur minimum : « Ce sont des situations que l’on vit et que l’on ne souhaite à personne.

  • On est obligé de mélanger des maladies cancéreuses avec des maladies infectieuses pour des raisons de disponibilité des lits et pour des raisons financières ».
  • Un professeur, service hémato-oncologie 7 Le manque de matériel médical peut conduire à des situations dramatiques pour les malades et perturbatrices pour les soignants : « C’est dur de voir ces personnes souffrir et mourir faute de moyens parce qu’on est impuissant devant un problème qu’on peut résoudre.

Tant d’études pour ne pas soigner. On soigne ce qu’on peut soigner, c’est à dire relativement peu de choses. On peut se mettre en colère, mais contre qui ?» Un interne 8 Le quotidien, c’est aussi ces malades qui attendent une consultation à longueur de journée sur un banc ou sur une natte, d’autres à qui il faut annoncer la maladie sans savoir quels mots utiliser, de peur de ne jamais les revoir.

La journée du soignant est ponctuée par des malades qui repartent avec des ordonnances ne servant à rien, faute d’argent. Parce que le circuit thérapeutique antérieur est long avant de venir dans le service, ces malades arrivent à un stade très avancé de la maladie. La multitude des recours thérapeutiques possibles, modernes ou traditionnels, engendre une mauvaise utilisation des services spécialisés qui ne sont pas correctement repérés par les populations ni même par les professionnels qui exercent dans les centres de santé primaire.

Ces errances thérapeutiques n’assurant pas les meilleurs traitements pour un épisode morbide coûtent chers aux patients. Dans ces conditions, sans moyens réels, le travail médical conduit les soignants à l’impossibilité de respecter un standard de soins.

Conscients de la surcharge financière imposée par de nombreux examens, les soignants limitent les investigations pour les diagnostics parce que les familles n’arrivent plus à payer les produits thérapeutiques ainsi que les antalgiques. De plus, de nombreux examens ne sont plus réalisables dans la structure hospitalière, il faut apprendre à gérer ces aléas et l’intégrer dans la pratique : « Il y a des examens systématiques qu’on ne peut plus faire.

On fait avec les moyens du bord, on donne un bulletin puis les parents vont en ville chercher un flacon, ils reviennent faire le prélèvement et puis on attend un jour, deux jours que les résultats viennent, et ça laisse traîner les gens dans les services mais on ne peut pas faire autrement.

Tu attends, ça ne vient pas, tu es obligé de te déplacer, et pendant ce temps le patient est couché et tu n’as aucune prise en charge, tu n’as rien d’autre à lui dire que «on attend les résultats », la maladie, elle, avance et ils ont alors l’impression qu’on ne peut rien faire pour eux, ils se découragent et veulent rentrer, c’est frustrant.

Finalement ici, tu n’apprends que le fait que tu es impuissant dans la plupart des cas. » Un interne 9 De plus, en Afrique, le cancer est une maladie très souvent perçue au début comme un «mauvais sort » : elle n’est pas dépouillée de son caractère « diabolique » qui pousse les malades vers des traitements inefficaces, générateurs d’aggravations sévères, parfois irréversibles : « Ca me démoralise quand je vois ces femmes qui arrivent avec des métastases osseuses, je demande à la famille »mais pourquoi prendre autant de temps avant de venir à l’hôpital ? » Ils disent qu’au début ils ont pensé à un mauvais sort, ils sont passés chez le tradipraticien.

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Eux, ils disent que ça va passer, que c’est un mauvais sort. Beaucoup de femmes meurent en brousse sans savoir leur diagnostic, finalement on les traite par le fer chaud, c’est le forgeron qui soigne ça. » Un infirmier major 10 Les retards dans la prise en charge font qu’il n’y a plus beaucoup de solutions thérapeutiques dans le cas de l’oncologie.

Les soignants spécialisés qui reçoivent les malades en fin de circuit thérapeutique, épuisés financièrement par les précédents recours, s’interrogent sur leur efficacité. Ils font quotidiennement face à des familles désarçonnées par le système hospitalier auxquelles ils ne peuvent apporter de solutions.

Au-delà de l’impossibilité de payer un traitement, les capacités financières des malades jouent sur tous les points de la pratique médicale : « Les malades arrivent après avoir épuisé complètement leurs ressources car ils se sont investis ailleurs, ils n’ont même plus assez de ressources pour le diagnostic.

» Un médecin 11 Aux errances thérapeutiques s’ajoutent les ordonnances pléthoriques. Les malades n’ont d’autres choix que de sélectionner les médicaments en fonction de leur prix et non de leur efficacité. La pratique soignante est toujours adaptée aux revenus des familles, notamment en situation de grande précarité, où les malades sont assujettis aux décisions de leur famille ou de leurs représentants.

C’est au médecin d’évaluer l’accès à un traitement en rapport avec les moyens financiers de la cellule familiale. S’institue un échange entre la famille et le médecin sur l’opportunité d’un traitement ou parfois même sur l’utilité de sa prolongation. Alors, dans le cas du cancer, la maladie n’est pratiquement jamais annoncée.

L’omission permet de pouvoir continuer à accompagner la personne souffrante car l’annonce du caractère fatal de la maladie peut amener la famille à retirer le malade, sans que les soignants puissent assurer un traitement palliatif. La deuxième raison évoquée pour ne pas faire l’annonce est aussi la menace du recours au tradithérapeute qui peut aggraver ou rendre stérile les traitements donnés antérieurement : « On n’informe pas vraiment sur le diagnostic, il y a beaucoup de malades qui nous quittent pour les guérisseurs, c’est fréquent du côté des cancers du tube digestif où l’on pense à un empoisonnement.

  1. Ca peut être dramatique car ils sortent, vont voir le guérisseur qui leur donne plein de décoctions mauvaises pour le foie, ils reviennent à chaque fois à un stade plus avancés, parfois irréversible.
  2. » Un interne 12 Se pose aussi le problème de l’arrêt du traitement.
  3. La plupart du temps, le traitement est suivi sporadiquement suivant l’argent disponible, entraînant de nombreuses complications.

Les médecins n’ont pas le pouvoir d’imposer un traitement et les malades ne reviennent pas s’ils savent qu’ils sont dans l’incapacité de suivre le traitement proposé. Seulement s’il est difficile de faire l’annonce, il peut paraître encore plus difficile de devoir en endosser les conséquences, et de devoir porter seul le diagnostic.

Il arrive que cette omission laisse un espoir à la famille, espoir nul qui engendre une culpabilité chez le soignant : « Lorsque le malade meurt, le regard de la famille peut être accusateur, on n’a pas dit la vérité, on n’a pas fait ce qu’on aurait du faire alors qu’ils ont payé pour un traitement.

Ce qui est difficile c’est de devoir trancher et décider de l’abstention thérapeutique plutôt que s’investir si on sait pertinemment que le traitement n’apportera rien et que les gens n’ont pas les moyens. » Un interne 13 Dans ce service, les soignants ne luttent pas seulement contre l’infection mais aussi contre le découragement, et l’abandon.

  • Cela engendre un sentiment d’impuissance, une impression de « transpirer, suer à grosses gouttes sous la pluie, de travailler pour rien », des sentiments récurrents avec des conséquences sur la pratique médicale des soignants.
  • En effet, dans ce contexte d’impuissance, il devient difficile d’assumer les douleurs et les dégradations des malades.

La souffrance ressentie par le soignant commence par l’impossibilité d’exercer son pouvoir médical. Le médecin qui se caractérise comme celui qui sait et qui peut, voit sa pratique totalement remise en cause. Mais la souffrance, c’est aussi celle des expériences douloureuses, d’une vision quotidienne de ce qu’endurent les malades.

  1. Les soignants sont tous les jours face à des situations extrêmes, celles de la fin de vie, mais également celle d’une souffrance qu’on ne peut soulager : « Une femme est arrivée avec un cancer stade 4, on ne pouvait rien, son mari n’avait rien, rien du tout.
  2. Il avait pris sa femme et tous les sous qu’il lui restait, il a brûlé tout son argent dans les soins, un jour j’ai fait une ordonnance pour des antalgiques et ce jour là le mari m’a dit «je ne peux plus payer », il a pris sa femme, il l’a amené à la famille, elle avait mal mais il ne pouvait plus payer.

Ca m’a fait tellement pitié, je ne savais plus quoi dire au mari. » Un interne 14 Comment s’étonner dès lors, devant le désarmement thérapeutique de ces services où le taux de guérison des malades est très faible, que les soignants n’érigent pas des protections contre la lourdeur émotionnelle des situations ? Ces difficultés finissent par s’inscrire dans le contact avec le malade.

Parce que la motivation fait place à l’impuissance, à la fatigue, les relations avec les malades se font plus distantes, moins personnelles et moins humaines.15 Dans la relation complexe entre les soignants et les soignés, le temps de l’interaction en fonction de la pathologie joue un rôle central : la maladie influence la durée de la rencontre et modifie aussi la forme de celle-ci : « Ce monsieur me parlait de sa famille, de sa jeunesse, ça crée des liens, on venait de la même région, loin.

Je m’étais lié d’amitié, son décès m’a tellement bouleversé. » Un interne 16 Le temps de traitement long et/ou chronique permet une connaissance et une interrelation plus profonde des deux acteurs. Les malades peuvent rester hospitalisés de longs mois et les soignants qui les prennent en charge suivent leur histoire.

  1. Ils ont fait la connaissance nécessaire de la famille, ont assisté aux bouleversements psychologiques, sociaux et économiques que la maladie provoque.
  2. Le plus souvent, ils participent aux négociations familiales et au désarroi devant la charge financière qu’impliquent les traitements.
  3. La prise en considération ou non d’un malade et d’une situation douloureuse par le soignant va alors se structurer en fonction d’un faisceau de variables subjectives.

Deux variables semblent prépondérantes : la première tient compte de la personnalité du malade, son rapport à la maladie et les relations qu’il entretient avec la personne qui le soigne. L’âge, l’ethnie, la parenté à plaisanterie jouent un rôle dans la teneur émotionnelle et modèlent la relation.

En effet, l’âge du mourant vient moduler l’expérience émotionnelle et résonne chez le soignant quand il est proche du sien. Dans cette variable, c’est aussi la trajectoire sociale et l’histoire de vie du soignant qui vont influencer sa pratique quotidienne. Si le soignant dans son histoire personnelle a appréhendé la maladie chez un proche, le malade devient alors le miroir de son histoire vécue.

La biographie du soignant vient moduler l’expérience émotionnelle ainsi que la forme de l’interaction avec le malade. Cette histoire personnelle peut amener le soignant à une compréhension plus forte de ce que vivent les malades. Il peut reproduire le comportement de soins qu’il a eu avec sa famille sur le malade.

Ainsi certains soignants nouent des relations avec des malades parce qu’ils leur rappellent quelqu’un de la famille ou parce qu’il a toujours été un « bon malade », « facile » et « coopérant ». Au contraire, s’il geint, s’il se «rebelle », il sera alors considéré comme un malade difficile dont on se détache plus facilement.17 La deuxième variable structurant la relation soignant/soigné dépend du rapport à l’échec des traitements et à la perception de la mort prochaine.

Les soignants désarmés pour agir efficacement, sans thérapeutique ni antalgique, vont construire progressivement une distance se manifestant par un investissement limité plus frappant encore chez les malades condamnés : « Un malade qui a un cancer à un stade avancé, je m’attends à ce qu’il décède, je suis déjà préparé, et ma relation n’est pas la même.

  1. » Un infirmier 18 L’impossibilité même de soulager provoque une véritable fuite comme l’explique cet interne : « Je ne sais même plus quoi dire à la famille, j’évite leur regard.
  2. On culpabilise beaucoup à la fin car ils ont porté tous leurs espoirs en nous et toi tu sais que tu ne peux rien faire.
  3. » 19 Faute de moyens suffisants, les soignants vont devoir faire face à une émotion provoquée par la souffrance d’autrui et se retrouvent acculés à la nécessité de se « blinder » : « La petite qui est dans le lit 3, ces moments de souffrance, il est arrivé que personne ne veuille l’approcher.

La souffrance, c’est dur à regarder si bien qu’à la fin, tu préfères ne pas voir » Un infirmier 20 L’analyse émotionnelle des étudiants montre un mode d’apprentissage de gestes, de discours qui ne débute véritablement qu’à travers des épreuves souvent douloureuses à l’hôpital.

La distance devient une stratégie résultant d’un apprentissage temporel, au grès des expériences. Les émotions que peuvent provoquer les corps malades sont ignorées à l’université. Ce n’est jamais abordé dans les années de formation et c’est à l’étudiant, au stagiaire de s’en défendre seul. La rupture avec autrui, légitimé par le contrôle de soi, fait partie ainsi des vertus prônées par la profession.

Ordre moral ou contrôle social, la connaissance des implications émotionnelles et douloureuses de leur geste thérapeutique est niée par une sorte de norme professionnelle. Devant des cris, des larmes, des corps mortifiés, c’est le paradigme médical qui assure en quelque sorte le contrôle social, le désaveu de ce que vit l’autre, la rupture avec autrui.

  • Pour supporter de dramatiques situations, il y a l’hôpital : ce qui va permettre au soignant de se décaler d’une trop grande émotion, c’est son rôle de technicien au service d’une institution.
  • Dans ces services où l’on ne guérit pas, ce détachement s’accompagne souvent de culpabilité et de l’image de «mauvais soignant ».21 Les soignants apprennent donc à gérer leurs émotions : pour continuer, ils instaurent « un seuil de tolérance » au-delà duquel ils ne pourraient plus faire face.

Cependant, dans le domaine de l’émotion, les limites instaurées sont fragiles. La maladie, vécue au quotidien, interroge le soignant, le renvoie à lui-même, dans une sorte de phénomène miroir. La douleur qu’ils côtoient les interpelle sur leur propre douleur mais aussi sur la maladie : « Il y avait ce vieux marabout de 70 ans avec un néo du tube digestif.

Il était grand-père. Voir ce vieux se mettre à crier devant ces petits-enfants, ce n’était pas facile. Il ne fallait pas voir ça, il se lamentait «je vais mourir, je vais mourir, j’ai mal, j’ai mal. » Ca m’a fait me poser beaucoup de questions, je me disais que moi-même je vais finir comme ça. J’ai peur de la douleur et quand je vois quelqu’un souffrir j’ai l’impression que je vais avoir le même mal que lui un jour.

» Un infirmier major 22 Ce phénomène de miroir est accentué si le malade partage une certaine identité avec le soignant comme sa profession, son âge, son quartier L’éloignement ou la technique sont aussi considérées comme des mesures de protection contre leurs propres représentations, leurs propres peurs et angoisses.

  • Les malades, cela pourrait être eux.
  • Si la technique par son aspect routinier sépare les soignants d’une implication trop émotionnelle, il existe pourtant des événements que la répétition et la technique ne peuvent annuler.
  • La mort des malades, bien que plusieurs fois par mois reste toujours une rupture avec le quotidien, comme nous l’explique ce major : « Ce jour où cette fille a perdu son père, c’était le désespoir dans tout le service, j’ai eu des infirmières qui sont tombées malades à cause des propos de désespoir qu’elle a eu à dire, ce n’est pas facile à supporter.

» 23 Et il y a des décès plus marquants que d’autres : ceux des malades que les professionnels finissent par appeler par leur nom et non plus par leur numéro de lit parce qu’ « on était du même village », «j’étais devenu comme son grand frère ». Le décès de ces malades devient pour eux un événement marquant et un échec de plus : « C’est vraiment douloureux au début.

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Je me disais toujours que lorsqu’un malade meurt, c’est comme si tu avais un deuil dans ta propre famille tous les jours. » Un interne 24 Lors des entretiens, ces moments douloureux sont presque toujours dissimulés. On ne s’y étend jamais car ce n’est pas la norme de pleurer un malade. Dans ces services, le personnel ne parle pas – ou parlent peu – de souffrance, de la mort, si ce n’est de manière technique.

Le décès attendu d’un autre malade en fin de vie est lui nié tant qu’il n’est pas survenu car avouer attendre la mort de ses patients serait peut être nier la fonctionnalité curative du service et de sa profession.25 Il y a donc une certaine lisibilité des émotions des malades qui fait miroir sur le ressenti soignant.

L’émotion devient partie prenante des actions de soins tout en étant niée par les acteurs et l’institution. Les soignants sont pris dans le paradoxe de devoir supporter des situations émotionnelles sans pour autant se permettre de les écouter et d’y participer.26 En conséquence, si les unités de pathologies lourdes sont des espaces de rencontre entre les soignants et les soignés, la précarité à tous les niveaux pousse les soignants à se couper de l’émotion et à établir la «bonne distance » avec le malade : « Il y a des jours où nous-mêmes on essaie de ne pas trop réfléchir, on fait notre boulot et c’est tout sinon c’est la déprime continuelle et on risque de tout laisser tomber.

» Un médecin 27 Dans ce contexte, le clivage social est-il la seule protection possible des soignants ? Comment soigner humainement lorsque l’on fait l’impasse sur ses émotions pour se protéger quotidiennement ? Il devient difficile de trouver la juste place pour ne pas être accusé de mauvais soignant en établissant une trop grande distance tout en se protégeant de l’émotion engendrée par le travail quotidien auprès de la souffrance.

  • Bien sûr, tous ces soignants vivent différemment le manque de moyens, la maladie, la souffrance et la mort de leurs malades.
  • Mais ces difficultés ne sont pratiquement jamais mises à jour dans les entretiens, tout juste parlent-ils des risques du métier ou du salaire trop bas.
  • Si les soignants se taisent, c’est que l’institution hospitalière ne leur permet pas de reconnaître leurs difficultés.

Alors, pour tenir, le soignant fait face à la pathologie mais pas au malade : « Mon rapport a changé, c’est sûr. J’ai décidé de ne plus m’attacher au malade. Je viens, je le vois, je l’écoute mais je ne m’y attache plus, sinon c’est tous les jours un deuil, j’ai développé une sorte de réaction de défense.

  • » Un interne 28 Cela nous amène à poser la question des bases matérielles et politiques de l’émotion dans la structure hospitalière africaine.
  • La structure hospitalière en Afrique peut-elle prendre en compte les difficultés émotionnelles des soignants ? Les soignants sont-ils suffisamment soutenus face aux affects provoqués par la maladie ? Comment construire la rencontre soignant/soigné pour la rendre acceptable par tous ? 29 Les malades atteints de cancer, le service d’hémato-oncologie et les soignants qui y travaillent nous apparaissent complètement abandonnés du système sanitaire africain, et, de fait, ils le sont dans une certaine mesure.

Il y a plusieurs raisons à cet état de choses que nous avons déjà évoquées. La plus évidente est qu’il n’y a pas pour la plupart des malades qui arrivent à un stade avancé de la maladie un traitement susceptible d’en enrayer le cours. Une autre consiste en la problématique du coût élevé des traitements et des antalgiques accentuant l’impuissance des malades et du personnel devant la maladie.

Les traitements puissants contre la douleur sont oubliés dans l’accès aux soins au Mali. Ils se résument souvent à de simples antalgiques et anti-inflammatoires, comme en témoigne ce professeur : « Dans notre pays la souffrance est négligée. Ca rentre dans une politique globale, la politique pharmaceutique qui est très mauvaise.

Pour avoir un anticancéreux, il faut envoyer l’ordonnance à l’étranger, pour avoir un morphinique, il faut envoyer l’ordonnance à l’étranger et même là, on n’est pas sûr de l’avoir. Ce sont des amis médecins ou pharmaciens qui peuvent avoir ça, des médicaments ramassés par les parents lors de séjours à l’étranger.

» 30 La question qui se pose est : quelle est la place de la souffrance dans le contexte hospitalier africain ? Si dans un pays en développement, la santé primaire doit être avant tout assurée, n’en demeure-t-il pas moins qu’un cadre pour les soins dits de confort peut se développer ? Autrement dit, la gestion de la douleur, et de l’émotion est-elle acceptable dans une société où tout est organisé autour de la lutte pour la vie ? Quel est l’enjeu de la prise en compte de la douleur des malades, et des difficultés émotionnelles des soignants ? L’encadrement de l’émotion est-il dépendant des bases matérielles et politiques des sociétés ? « Ma conception n’est pas de cibler sur les pathologies curables, c’est l’accès à tout le monde à un standard et cela à tous les niveaux.

Cela veut dire du paludisme banal, au cancer du sein qu’on ne peut plus guérir. A ce moment là, c’est l’assistance selon un standard donné, il est alors tout à fait concevable qu’on arrive à un stade où il faut mettre une structure d’accompagnement. Est-il éthique de laisser un malade souffrir de son cancer ? » Un professeur 31 Il semble que le travail des émotions ait son importance dans le contexte africain, c’est-à-dire dans un contexte de développement.

  • L’émotion participe aussi à la production de la santé.
  • Pour le moment, dans le service d’hémato-oncologie de Bamako, la petite minorité de soignants qui prennent en charge volontairement un rôle d’accompagnement des patients en fin de vie, le font plus souvent sur une base émotionnelle, en rapport à une expérience vécue ou encore dans une démarche religieuse.

Cette prise en charge est surtout visible auprès des enfants et des vieilles personnes, se matérialisant par de petites attentions bienveillantes, une meilleure écoute et un plus grand dialogue. Seulement cette prise en charge, lourde émotionnellement, est aléatoire et apparaît comme une réponse à une demande individuelle plutôt qu’une possibilité institutionnellement offerte.32 Le problème de la gestion de la douleur et des mourants dans une structure hospitalière est complexe puisqu’elle se pose en face d’un problème plus large de gestion politique sanitaire.

Nous savons en effet que la prise en charge des pathologies dépend entre autres de l’état du système de santé, de la richesse du pays, du niveau de prévalence de la maladie à combattre, du coût des programmes à mettre en placeEntendre la douleur, autrement dit reconnaître une souffrance est une question posée sur son inscription dans la réalité du contexte hospitalier africain.

Cela sous-entend de rendre opérationnel des techniques, des spécialités et un accès à des médicaments, inexistants pour le moment dans ces services : « Ce genre de douleurs, les antalgiques ne peuvent les calmer, il faut d’autres éventualités dont on ne dispose pas comme la radiothérapie.

On dit aux parents qu’il faut envoyer leur malade au Maroc ou en France s’ils peuvent, parce qu’on ne peut rien faire ici. » Un interne 33 Il s’agit aussi, pour le professionnel de santé, de son inscription dans le caractère d’accompagnement moral du malade : sans outils, jusqu’où s’impliquer et comment ? S’impliquer signifie entendre la douleur du malade pour mieux la reconnaître et la prendre en charge.

Mais à ce moment là, il faut un cadre établi à cet effet, qui reste pour le moment inaccessible au Mali. Alors, les dysfonctionnements subis par les malades et les fortes mises à distance dont parlent les études ne sont-ils pas les conséquences logiques d’une précarité à tous les niveaux ? 34 Pour conclure, il faut préciser qu’il est encore difficile de saisir la complexité du vécu émotionnel soignant en Afrique, situé entre le silence et le déni.

  1. Dans les structures sanitaires, on ne parle pas de l’émotion, et encore moins de celle des soignants.
  2. Il semble délicat en effet de reconnaître des difficultés émotionnelles aux soignants africains tant cela peut paraître déplacé au regard des souffrances qu’endurent les malades.
  3. Pourtant cet aspect est indissociable de la recherche sur les relations entre les soignants et les soignés.

Les stratégies de fuite ou de distance mises en place par les soignants ne peuvent pas être comprises si on n’a aucune information sur les sentiments personnels liés à l’exposition de ces soignants. Cependant le travail sur les émotions est un travail sur l’intime, qu’il est difficile d’explorer.

Sur le terrain, c’est la routine qui s’exprime, et la distance qui s’observe. C’est encore plus difficile pour les jeunes soignants en plein apprentissage de cette distance, qui s’accompagne trop souvent de l’image de « mauvais soignant ». C’est par l’institution qu’ils apprennent ce que l’université n’a jamais évoqué : le déni émotionnel, le silence devant le pronostic, devant l’annonce, devant la douleur et la mort.

Seulement, à tout moment les soignants peuvent être affectés par un décès inattendu, par une famille en deuil, par un effet miroir. Sans thérapie, quand la mort arrive, elle est considérée comme un aveu d’impuissance face à la maladie et à ses contraintes financières, et se double d’un sentiment d’échec.

  • Avant la mort, il y a la maladie que l’on ne peut soigner et la douleur que l’on peut à peine soulager.
  • Le burn out des soignants n’est donc pas absent des structures africaines.
  • Ce syndrome qui se caractérise par un épuisement professionnel et émotionnel conduit le soignant à opérer des changements de comportements allant jusqu’au détachement le plus total.

Parce qu’il est difficile d’être toujours sourd à des malades dont on s’occupe quotidiennement, ne serait-ce pas le déni émotionnel qui provoque le burn out ? Les soignants sont en proie à un stress lié à la gravité des pathologies, à la douleur des patients, à l’échec thérapeutique, et à la fréquence relative de la mort.

Quelle est l’enjeu des émotions dans la relation Soignant-soigné ?

Le domaine de la Santé est un milieu émotionnellement très fort, notam­ment lors de l’annonce d’une mala­die grave ou d’autres diag­nos­tics lourds. Les émotions des patients sont une notion impor­tante, mais avoir cons­cience de son propre état émotionnel est également indis­pen­sa­ble.

Savoir gérer ses émotions permet d’éviter qu’elles ne devien­nent per­tur­ba­tri­ces et impac­tent la com­mu­ni­ca­tion avec le patient. Nos rela­tions avec les mala­des nous met­tent en contact avec leurs crain­tes, leur souf­france, leur colère, voire leur déses­poir et ces émotions sont sus­cep­ti­bles de sus­ci­ter en retour, chez nous, l’empa­thie, l’anxiété, l’aga­ce­ment ou le rejet.

Dans sa rela­tion avec le patient, il est capi­tal que l’infir­mière per­çoive ce qu’il vit, qu’elle le com­prenne et reconnaisse la réso­nance qui se fait en elle et se réper­cute sur son action, que ce soit dans un sens posi­tif ou néga­tif. Pour déve­lop­per une appro­che res­pon­sa­ble, le soi­gnant doit alors cher­cher à saisir la signi­fi­ca­tion de la situa­tion dans laquelle il est impli­qué, ana­ly­ser non seu­le­ment les réac­tions du malade, mais aussi les sien­nes afin d’orien­ter son juge­ment et son com­por­te­ment et d’en tirer le meilleur parti pos­si­ble dans l’inté­rêt du malade.

  • En effet, se mon­trer émus de ce que vit l’autre n’a rien de répré­hen­si­ble, au contraire, mais si nous sommes bou­le­ver­sés, sub­mer­gés par l’émotion, nous sommes de peu d’aide.
  • L’intel­li­gence émotionnelle dési­gne « l’habi­leté à per­ce­voir et à expri­mer les émotions, à les inté­grer pour faci­li­ter la pensée, à com­pren­dre et à rai­son­ner avec les émotions, ainsi qu’à régu­ler les émotions chez soi et chez les autres » (Mayer & Salovey, 1997).

La sym­pa­thie « souf­frir avec » nous ren­voie plutôt à nos pro­pres émotions. Alors que l’empa­thie « porter vers » permet de réa­li­ser les émotions des autres, mais sans les vivre vrai­ment, tout en pré­ser­vant nos fron­tiè­res per­son­nel­les. Les intel­li­gen­ces émotionnelle et sociale, sour­ces de nos élans affec­tifs et rela­tion­nels, peu­vent être tra­vaillées.

Se sen­si­bi­li­ser à leurs capa­ci­tés nous donne des outils pour enri­chir nos vies et tendre vers un fonc­tion­ne­ment plus agréa­ble et plus effi­cace dans nos équipes de tra­vail et avec les patients. L’intel­li­gence émotionnelle est pri­mor­diale pour la rela­tion soi­gnante car elle huma­nise les soins.

Elle repose sur un ensem­ble de com­pé­ten­ces qui nous permet d’iden­ti­fier nos émotions et celles des autres, de les expri­mer cor­rec­te­ment et d’aider les autres à expri­mer les leurs, de les com­pren­dre, de les gérer et de nous adap­ter à celle des autres. Margot Phaneuf, infir­mière, doc­teur en didac­ti­que, « L’intel­li­gence émotionnelle, un outil du soin » http://www.san­te­men­tale.fr/bou­ti­que/ache­ter-arti­cle/l-intel­li­gence-emo­tion­nelle-un-outil-du-soin.html Margot Phaneuf, inf. PhD, « Les intel­li­gen­ces émo­tion­nelle et sociale des outils pour la rela­tion » http://www.pren­dre­soin.org/?p=2496 Daniel Goleman (1999) « L’intel­li­gence émotionnelle », Paris, J’ai lu Psychologie http://feg.univ-amu.fr/sites/feg.univ-amu.fr/files/intel­li­gence_emo­tion­nelle_-_ros­sano_et_di_nunzio_2011.pdf

Comment les infirmières doivent se comporter envers les patients ?

L’ infirmier doit accompagner le mourant jusqu’à ses derniers moments, assurer par des soins et mesures appropriés la qualité d’une vie qui prend fin, sauvegarder la dignité de la personne soignée et réconforter son entourage. L’ infirmier ne doit pas provoquer délibérément la mort.

Comment gérer ses émotions en public ?

Des solutions pour gagner en bienveillance et en assurance face à ses émotions – La première étape consiste à identifier ses émotions sans porter de jugement sur elles, en évitant de leur donner trop de pouvoir ou un sens erroné. Il s’agit d’instaurer dans sa vie quotidienne un socle solide sur lequel s’appuyer pour bien vivre les moments où nous sommes plus vulnérables,

Comment les infirmières Reconnaissent-elles leurs émotions et celles de leurs patients dans la relation patient infirmière ?

Résultats : Les résultats des recherches ont mis en évidence, trois points importants pour aider les infirmières à reconnaître et partager leurs propres émotions et celles des patients. Ces trois point sont : le travail émotionnel, la formation en soins infirmiers et la communication.